La médiathèque centrale du Tampon, sur l’île de la Réunion, qui fête cette année ses 10 ans, peut s’enorgueillir de pratiquer depuis sa création des horaires d’ouverture particulièrement étendus. Dès l’origine, les élus souhaitent que cet équipement de 2 000 m2 qui coordonne un réseau de trois annexes, quatre points lecture et un médiabus, soit largement ouvert. Jusqu’en 2012, la médiathèque offre un accès au public 7 jours sur 7 de 12 h à 18 h, tandis que les horaires des annexes sont harmonisés.
Mais les restrictions de budget et de personnel qui affectent le réseau de lecture publique à partir de 2011 pèsent chaque année plus lourdement. Les agents vivent de plus en plus mal la situation et les contraintes horaires accrues auxquels ils doivent faire face, en particulier le dimanche. Pour éviter que les équipes implosent, une réflexion globale est entamée à l’échelle du réseau. "Nous avons élaboré une grille horaire qui garantit aux agents de bonnes conditions de travail et qui répond efficacement aux besoins des usagers, explique Marie-Noëlle Lubin-Perrine, responsable du réseau de lecture publique et cheville ouvrière de la concertation menée. Il est inutile d’épuiser les personnels sur des horaires peu fréquentés. A la Réunion, par exemple, le dimanche est traditionnellement consacré aux repas de famille et à la fréquentation des lieux de culte. Nous avons donc décidé d’ouvrir à 15 h, car plus tôt, nous n’avions personne. Nous avons aussi supprimé l’ouverture du lundi, faute de fréquentation. En revanche, il y avait une forte demande pour une ouverture le matin, que nous proposons désormais le mercredi, les autres matinées étant consacrées aux accueils de groupes scolaires."
Depuis 2015, une amplitude horaire de 51 h 30 par semaine, 7 jours sur 7, a été maintenue, mais répartie cette fois sur l’ensemble du réseau. Le lundi, la population est desservie par le médiabus. Des volontaires de tout le réseau contribuent à l’ouverture des dimanches à la centrale. "L’ouverture du dimanche est une aventure humaine et professionnelle passionnante, souligne Marie-Noëlle Lubin-Perrine. Ici, c’est un véritable acte de résistance de la part des bibliothécaires, car la médiathèque est le seul équipement ouvert dans le quartier."
Véronique Heurtematte
