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93 % des bibliothèques académiques ont des ebooks

La médiathèque d'Issy-les-Moulineaux a mis en prêt des liseuses avec ebooks préchargés. - Photo OLIVIER DION

93 % des bibliothèques académiques ont des ebooks

L’enquête récemment publiée par le consortium Couperin fournit un panorama chiffré des livres numériques dans les bibliothèques de l’enseignement supérieur et de la recherche.

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Par Véronique Heurtematte,
Créé le 24.09.2018 à 18h55

Couperin, consortium de bibliothèques universitaires et de recherche chargé de négocier l’achat de ressources numériques pour ses membres, vient de publier une enquête sur les livres numériques dans les bibliothèques académiques. 85 établissements, des bibliothèques universitaires mais également des bibliothèques d’écoles d’ingénieurs, d’écoles de commerce et d’autres organismes, ont répondu au questionnaire qui offre, neuf ans après la précédente enquête, un panorama précis et chiffré de ce secteur.
 
Le budget ebooks reste faible

Une très grande majorité, 93% des établissements ayant répondu à l’enquête disent acheter des livres numériques, dont 77% pour l'année en cours. Le budget consacré à ce support reste en revanche modeste. Il représente en moyenne 5% des budgets d’acquisitions globaux, et 11,9% des budgets d’acquisitions de ressources numériques, dominés par les abonnements aux bouquets de revues électroniques.

Les établissements privilégient, à 80%, l’achat au titre par titre. Ils sont 64% à recourir aux bouquets documentaires. La part des acquisitions effectuées via le consortium Couperin a augmenté. En 2009, 54% des acquisitions se faisaient hors Couperin. En 2017, entre 62 et 74% des acquisitions se font dans le cadre du consortium. "On sent un décalage entre l’attente qui existe vis-à-vis de ce support et son implantation dans les bibliothèques, estime Sébastien Perrin-Respingue, directeur adjoint de la bibliothèque universitaire d’Evry-Val-Essonne et responsable de la cellule livres électroniques de Couperin, contacté par Livres Hebdo. Contrairement à ce qui s’est passé pour les revues, la bascule du numérique vers l’imprimé ne s’est pas encore faite pour le livre."
 
Une offre mieux intégrée aux collections

Plusieurs indicateurs de l’enquête montrent que les livres électroniques sont mieux intégrés au circuit des documents qu’il y a dix ans. Alors qu’auparavant les ebooks étaient souvent acquis par les responsables des ressources numériques, ce sont aujourd’hui, pour plus de 78% des répondants, les bibliothécaires chargés d’un secteur documentaire qui gèrent les acquisitions d’ebooks dans leur domaine. 73% des bibliothèques signalent leurs livres numériques dans leur catalogue. Plus de 91% des répondants déclarent que les livres électroniques sont achetés en complémentarité avec les livres imprimés, 40,5%, que les livres électroniques se substituent aux livres imprimés et 76,9%, que livres papier et ebooks se doublonnent, mais dans des proportions variables. Les principaux motifs invoqués par les bibliothécaires pour leur politique d’achat sont la volonté d’offrir un accès complémentaire à la version papier pour les titres les plus demandés, acquérir des ouvrages épuisés. Plusieurs professionnels soulignent également le caractère indispensable des ebooks pour introduire le numérique dans la pédagogie et la possibilité, grâce aux livres numériques, d’offrir un accès aux documents pour les antennes régionales de leur institution qui ne possèdent pas de bibliothèque.
 
La valorisation indispensable

Les bibliothécaires sont conscients de la nécessité de valoriser leurs collections de livres numériques et de leur donner de la visibilité. Ils sont 90% à mener au moins une action de valorisation. 75,6% des répondants signalent les ebooks dans leur catalogue, près de 49% utilisent les outils de découverte et 40% les listes de type A à Z.

77% des sondés déclarent par ailleurs poster des articles sur leur site Internet, 52%, sur leur page Facebook. Beaucoup d’établissements cherchent à matérialiser cette offre dans leurs locaux, en utilisant des affichettes, pour 75,4% d’entre eux, en mettant des "fantômes" dans les rayonnages (41,5%), en réalisant des tables de présentation (27,7%). Nombre d’établissements considèrent cependant que ces actions de valorisation sont fastidieuses, notamment en raison de la masse de données à traiter et du manque de personnel. La plupart des établissements ne disposent en effet que d’un équivalent temps plein sur ce domaine, voire moins.
 
Des freins importants demeurent

Près de 93% des répondants disent rencontrer des freins à l’acquisition de livres électroniques. Arrivent en tête les modèles d’achat proposés par les fournisseurs, puis le prix, l’indisponibilité des titres désirés, et les contraintes liées au DRM. "L’offre s’est développée, mais elle est dispersée sur un grand nombre de fournisseurs et manque de lisibilité, explique Sébastien Perrin-Respingue. Les bibliothécaires aimeraient retrouver le même cadre que pour l’imprimé. Or pour l’instant, il n’existe pas de catalogue national unifié des livres électroniques comme c’est le cas pour les livres imprimés."
 

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