Disparition

Cinéaste de la mémoire et de l'imaginaire, réalisateur qui naviguait entre la mélancolie desêtres et un formalisme assumé de l'irréel, Alain Resnais, né le 3 juin 1922 à Vannes (Morbihan), s'était passionné très tôt pour la littérature et le cinéma, tournant son premier court métrage à 13 ans avant de s'inscrire à l'Idhec en 1943. Il est mort à l'âge de 91 ans samedi 1er mars.

Alain Resnais avait travaillé avec les plus grands scénaristes, adaptant ou s'inspirant de romans, essais, pièces de théâtre ou bande dessinées. Enfant, il était fan de "comics" et sa passion pour le 9e art ne s'est jamais démentie. Dans I Want to go home, il raconte l'histoire du créateur d'un comic-strip sur le déclin (et complètement fictif), Hepp Cat. Le film est écrit par Jules Feiffer, lui-même auteur américain de bandes dessinées et de dessins de presse.

Duras, Robbe-Grillet, Semprun...

Son premier film, Hiroshima mon amour (1959) est inspiré d'un texte de Marguerite Duras, qui signe le scénario. Il enchaîne en 1961 avec L'année dernière à Marienbad, scénarisé par Alain Robbe-Grillet et en 1963 avec Muriel ou la guerre et finie, scénarisé par un autre écrivain Jean Cayrol, à qui l'on doit également le texte Nuit et Boruillard (disponible chez Mille et une nuits), qui révéla le réalisateur en 1955. Resnais mettra en image La guerre est finie et Stavisky, deux scénarios de Jorge Semprun, mais aussi Je t'aime je t'aime de Jacques Sternberg.

Avec Providence, écrit par l'auteur David Mercer, il met en scène un auteur vieux et malade, qui s'inspire de H.P. Lovecraft. Le film remporte 7 Césars. Les essais et théories du biologistes Henri laborit forment la trame de Mon Oncle d'Amérique. Quelques années plus tard, c'est le théâtre qui servira de matériau à ses films : Mélo, d'après la pièce de Henri Bernstein, Pas sur la bouche d'après l'opérette de Alain Barde et Maurice Yvain, Vous n'avez encore rien vu transposition d'Eurydice de Jean Anouilh. Il adapte trois fois les pièces de Alan Ayckbourn : Smoking / No Smoking, Coeurs et Aimer, boire et chanter, son dernier film, en salles le 26 mars.

Il y a 4 ans, le maître du Nouveau cinéma adaptait le roman L'Incident de Christian Gailly sous le titre Les Herbes folles.

Alain Resnais a lui-même été l'objet de nombreux ouvrages sur lui et sa filmographie. On notera parmi la vingtaine de livres, Alain Resnais de Jean-Luc Douin, journaliste au Monde, paru chez La Martnière en octobre dernier. Sylvie Lindeperg a consacré un essai sur Nuit et Brouillard aux éditions Odile Jacob en 2007. Les éditions des Cahiers du cinéma ont publié en 2006 Alain Resnais : liaisons secrètes, accord vagabonds, de Suzanne Liandrat-Guignes et Jean-Louis Leutrat.

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