Diversification

En préparation depuis près d’un an, le nouveau département Albin Michel Imaginaire publiera ses premiers titres en octobre pour les présenter au festival Utopiales à Nantes, haut lieu des passionnés de SF, fantastique, fantasy, dystopie, space opera, etc. Sa direction est confiée à Gilles Demay, ancien directeur de collection chez Denoël, où il a créé "Lunes d’encre", qui lui a valu une très solide réputation dans ce milieu, et par ailleurs lui-même auteur primé sous le nom de Thomas Day.

"Alors qu’une partie de notre production se rattache à la littérature de l’imaginaire, nous n’avions pas de marque identifiée dans ce genre" explique Alexis Esménard, directeur du groupe Albin Michel et directeur du développement numérique, à l’origine de la création de ce département.

Tous les auteurs seront nouveaux. La maison publiait déjà de l’imaginaire sans le clamer, mais Tom Clancy, Stephen King, Maxime Chattam ou encore Bernard Werber resteront en littérature générale. Robert Bennett (American elsewhere), Peter Flannery (Mage de bataille) et Neal Stephenson (Anatèm) vont ouvrir la programmation, très ambitieuse. Le premier propose une forme de référence à l’atmosphère de Stephen King, le deuxième est un Britannique inconnu autopublié qui a rencontré un succès remarquable (son premier livre est adapté au cinéma), et le troisième livre une somme de la fantasy, dont la longueur (2 vol.) et la richesse de la langue ont découragé la traduction jusqu’alors, résume Gilles Dumay.

Deux autres titres sont à venir en novembre (Les étoiles sont légion de Kameron Hurley, et Anatèm, vol. 2), et le rythme annuel devrait atteindre 10 à 12 nouveautés. Le responsable d’Imaginaire attend avec confiance les propositions d’une nouvelle génération d’auteurs français, sans s’interdire de solliciter ceux qui sont déjà confirmés, et ont su s’émanciper des références anglo-saxonnes.

"C’est un lancement sans équivalent depuis Bragelonne", estime-t-il, fort du soutien d’Alexis Esménard, qui ne précise pas le budget, mais l’affirme à la hauteur de l’enjeu. Dans un marché estimé à environ 50 millions d’euros et dominé par le poche, qui représente 70% des ventes, il s’agira de faire le plein d’abord en grand format (d’où un soin particulier pour les couvertures, toujours à partir d’illustrations commandées), avec des titres dont la vie éditoriale sera prolongée par des adaptations audiovisuelles. Hervé Hugueny

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