31 août > récit France > Ludovic Escande

Les créateurs ne sont "pas des gens comme tout le monde", assure l’auteur de L’ascension du mont Blanc, "la norme a moins de prise sur eux". Ludovic Escande en sait quelque chose, lui qui les édite chez Gallimard. C’est sûr, celui qui "apprécie la compagnie des écrivains" a plus fréquenté les salons littéraires que baroudé en contrées lointaines. Mais le conformiste se retrouve quand même un peu hors rails, lorsque son couple prend l’eau et le projette dans une douloureuse réalité qu’il n’avait pas anticipée.

Aussi, quoi de mieux qu’un grand bol d’air frais quand on a l’impression de boire la tasse. Son auteur et ami, l’aventurier Sylvain Tesson, avec qui il refait souvent le monde - faute d’en faire le tour comme lui - en compagnie d’une bouteille, lui dit qu’il devrait les accompagner, lui et Jean-Christophe Rufin, autre écrivain voyageur et amateur de haute montagne, au sommet du mont Blanc. Ludovic Escande relèverait bien le défi mais il n’a jamais pratiqué ça, l’alpinisme… En plus, il a le vertige. Tesson réplique : pas de problèmes, il suffit de fermer les yeux quand on a peur.

L’éditeur se laisse convaincre et se prépare : jogging, plus de cigarettes, plus d’alcool.

Et l’aventure de démarrer. Sans cesse assailli par les doutes, la panique, la fatigue, Ludovic Escande livre de cette ascension du mont Blanc un récit sincère, et plutôt cocasse, relevant moins de Roger Frison-Roche que d’alpinisme gonzo doublé d’une leçon de vie : "Peut-être que l’homme a un besoin de faiblesse." S. J. R.

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