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Le groupe Amazon a décidé de poursuivre en justice plus de 1 000 personnes fournissant de faux commentaires sur la version américaine de son portail, selon une information parue dans The Guardian vendredi 16 octobre.

Au total, ce sont 1114 internautes qui sont accusées par le géant du commerce en ligne pour avoir posté des commentaires "faux, trompeurs ou mensongers" en échange d'une rémunération du site Fiverr, une place de marché qui les payait 5 dollars le texte.

Amazon aurait découvert le subterfuge en achetant des faux commentaires par ses propres moyens. Son outil de modération et d'alerte a détecté les faux avis en croisant ces profils "virtuels" établis à partir d'une même adresse de connexion internet.

La plainte a été déposée au Tribunal de Seattle, où le groupe a son siège social. "Une très petite minorité de vendeurs et fabricants tentent de gagner des avantages compétitifs qui ne sont pas équitables en créant des commentaires de consommateurs faux, trompeurs et mensongers pour leurs produits sur Amazon.com" justifie le groupe dans sa plainte.

Amazon attaque chaque individu concerné et non Fiverr. Le groupe de Seattle avait pourtant déjà attaqué en avril trois sites spécialisés, dont "BuyAmazonReviews.com" dans la publication de faux commentaires. Aux Etats-Unis comme en France, cette pratique est considérée comme illégale.

Une pratique commerciale déloyale

Selon la DGCCRF (Direction générale de la répression des fraudes), une pratique commerciale déloyale consiste en la publication par un blogueur d’un billet pour présenter un produit ou un service, sur demande d’un professionnel commercialisant ledit produit ou service, et en échange d’une contrepartie sans que l’auteur du blog mentionne qu’il a été rémunéré à cet effet. Le taux d'anomalies, selon l'organisme, s'est élevé à 44,4% en 2013.

Récemment, une polémique autour des faux commentaires a vu le jour en France, avec le livre Faire de François Fillon. L'équipe de l'ancien Premier ministre aurait demandé par SMS de laisser des commentaires, mais sans aucune rétribution financière, sur les sites d'Amazon et de la Fnac afin de manipuler les algorithmes de ces portails commerciaux. Alors que les commentaires sont de plus en plus prescripteurs auprès du public, cette tentative jette le doute sur la fiabilité des avis sur les sites marchands.

Le projet de Loi numérique qui sera bientôt discuté au parlement français souhaite que les sites publiant des avis de consommateurs affichent plus de transparence sur leur système de modération et de vérification afin que le consommateur puisse évaluer le degré de crédibilité des commentaires et avis en ligne.

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