Etats-Unis

Amazon veut faire taire la grogne des auteurs américains

L'auteur Douglas Preston, leader du mouvement Authors United - Photo DR

Amazon veut faire taire la grogne des auteurs américains

En réaction à une lettre ouverte signée par près de 1000 écrivains américains, Amazon aurait lancé un appel au calme lors d’une conversation téléphonique entre Douglas Preston, leader du mouvement "Authors United", et Russ Grandinetti, responsable du programme Kindle.

Par Souen Léger,
avec Publishers weekly Créé le 24.07.2014 à 17h45

Pour la deuxième fois depuis le début de son conflit avec Hachette, Amazon a tenté de calmer la fronde des auteurs américains qui réclament une sortie de crise. Douglas Preston, à l’origine d’une lettre ouverte signée par près de 1000 écrivains depuis son lancement en juin, a déclaré à Publishers weekly avoir reçu par téléphone une offre de Russ Grandinetti, responsable du programme Kindle chez Amazon. En échange, il lui demande d'apaiser la grogne des auteurs contre le cybermarchand.
La source média référencée est manquante et doit être réintégrée.
Au début du mois de juillet, Amazon avait déjà courtisé les auteurs en proposant de leur verser 100% des recettes générées par la vente de leurs livres électroniques. Cette fois-ci, la firme de Jeff Bezos envisage un scénario dans lequel elle verserait aux écrivains les droits d’auteurs qui leur sont dus sur les ventes d’ebooks et stockerait tous les titres d’Hachette Book Group.
 
Pendant ce temps-là, Amazon et Hachette continueraient à négocier. Le géant du commerce en ligne propose de reverser à une association d’alphabétisation les recettes gagnées par les deux entreprises grâce à la vente d’ebooks. Une offre destinée à motiver les parties en présence. "Nous avons essayé de leur parler pendant des mois" aurait dit Russ Grandinetti à Douglas Preston. Mais pour l’écrivain, cette offre, tout comme la première, handicape Hachette : "Si l’éditeur ne faisait pas d’argent pour Lagardère, il mettrait la clé sous la porte".
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Pour Amazon, les auteurs ne considèrent pas Hachette pour ce qu’il est vraiment, à savoir une multinationale pas si différente du cybermarchand. "Il faut regarder la société mère, le groupe Lagardère, plutôt que la filiale Hachette. Les livres Kindle ne représentent que 1% des ventes de Lagardère. Ils peuvent se le permettre financièrement et devraient cesser d’utiliser leurs auteurs comme des boucliers humains", a déclaré un porte-parole d’Amazon à Publishers weekly. "Chaque fois que les auteurs font une déclaration, Hachette est moins disposé à faire des compromis", aurait assuré Russ Grandinetti au téléphone.
 
Leader du mouvement "Authors United" ("Auteurs unis"), Douglas Preston ne dévie pas de sa feuille de route et souhaite toujours publier la lettre ouverte dans le New York Times, comme le rapportait la presse le 21 juillet. Selon lui, les tentatives d’Amazon visant à monter les auteurs contre Hachette sont vouées à l’échec. "Tout d'abord je travaille avec Hachette depuis 25 ans, a-t-il déclaré, et le problème avec Amazon c’est qu’ils pensent que tout est une question d’argent alors que ce n'est pas le cas".

Cependant, pour un autre groupe d’écrivains, c’est Hachette et non Amazon qui est à blâmer. Une lettre ouverte au P-DG d’Hachette Book Group Michael Pietsch a été publiée sur Change.org et a déjà récolté plus de 7300 signatures, dont celle de Hugh Hower, auteur du roman à succès autopublié Silo, qui est un porte-parole tout trouvé pour les auteurs indépendants.

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