9 septembre > Atlas France

Un géorama, c’était, au XIXe siècle, une "représentation géante de la terre sous forme de sphères ou de parterres tracés en relief", qui enchantait les badauds. Reprenant l’idée et le mot, Julien Blanc-Gras et Vincent Brocvielle se sont donné pour mission de fournir un certain nombre d’informations concernant le monde actuel, sous une forme ludique.

Qui sait, par exemple, que la seule monarchie africaine officielle est le Swaziland, que le pays le plus gay-friendly demeure les Pays-Bas, et que c’est au Rwanda que le parlement compte plus de femmes que d’hommes ? Anecdotique, mais le lecteur, encouragé par les auteurs dans leurs textes décalés et décapants, est libre de réfléchir et de se forger son opinion. D’autant que certains chapitres sont volontairement polémiques. Ainsi, à propos de l’Arabie saoudite, on nous rappelle que c’est le seul pays du monde interdit aux touristes non musulmans, où les femmes n’ont pas le droit de conduire, et où les cinémas sont prohibés, car "propices à l’expression du vice". De la Mauritanie, où entre 300 000 et 700 000 personnes sur une population de 3,4 millions seraient encore esclaves, même si l’esclavage y a été aboli en… 1981 ! Ou du Cambodge, où il resterait encore plusieurs millions de mines enfouies dans les zones rurales et les jungles frontalières, héritage de près d’un demi-siècle de guerres successives…

Même si tout n’est pas aussi sombre, que les îles Kiribati, chères à Julien Blanc-Gras - qui leur a consacré un récit de voyage, Paradis (avant liquidation), paru Au Diable vauvert en 2013, ne seraient plus condamnées à sombrer dans le Pacifique pour cause de réchauffement climatique, force est de constater que le monde tel que le racontent Blanc-Gras et Brocvielle, ne ressemble plus à l’orange bleue de Paul Eluard, mais plutôt à la planète cabossée des "Guignols de l’info". Seule consolation : la France reste le pays le plus visité du monde, avec ses 83 millions de touristes par an. Pourvu que ça dure. J.-C. P.

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