20 avril > Roman Chine > Liu Zhenyun

Contrairement à une part importante des romans chinois contemporains qui nous parviennent, Le téléphone portable n’est pas une de ces grosses machines destinées à l’édification des masses, traitant des dures conditions de vie des paysans au fin fond de la Chine dans les années 50, 60, 70, au choix. Même si son intrigue est ample, et se déroule sur trois générations avec des flash-back depuis les années 20, le livre est une comédie de mœurs très actuelle, la satire d’une certaine modernité occidentale dont les effets pervers n’ont pas de frontières, ni géographiques ni politiques : le mensonge, la bêtise, la jalousie, l’arrivisme, la vengeance sont des défauts communs à bien des humains, et d’excellents ressorts dramatiques. Le téléphone portable, d’ailleurs, a déjà été adapté au cinéma et à la télévision, comme d’autres livres de Liu Zhenyun, l’un des auteurs en vue dans son pays.
Yan Shouyi, le héros, un gars du Shanxi « monté à Pékin », est l’animateur célèbre du talk-show « Appelons un chat un chat », grâce à l’aide et à l’érudition de son ami Fei Mo, un universitaire. Le premier est marié à Yu Wenjuan depuis dix ans, mais ne lui parle plus guère, et le second à Li Yan. Un jour, Shouyi trompe sa femme avec Wu Yue, une dévergondée qui ne le lâche pas et commet des imprudences. A cause de ce fameux téléphone portable, Wenjuan découvre son infortune, et divorce. Plus tard, Fei Mo vivra une histoire à peu près similaire. La vieille grand-mère de Shouyi, qui l’a élevé, morte sans qu’il lui ait parlé depuis longtemps, une femme d’un autre âge, n’aurait pas approuvé. J.-C. P.
  
14.04 2017

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