Avant- portrait

Je voudrais renouveler avec le merveilleux de la science, retrouver ce qui fut l’esprit de Jules Verne ou de Camille Flammarion", annonce Christophe Galfard. Ce presque quadra a conservé un air d’étudiant et l’enthousiasme intact pour un domaine que d’aucuns trouvent inquiétant avec ses manipulations génétiques, économiques et politiques : "Les peurs de la science, je les contourne par l’explication. Ce n’est pas la science qui fait peur, c’est l’homme avec l’usage qu’il en fait."

Nouvelle génération

L’homme qui a ouvert les yeux de Christophe Galfard s’appelle Stephen Hawking. Il l’a rencontré à l’université de Cambridge où il est venu passer un DEA - master 2 - de cosmologie après un passage par l’Ecole centrale. Aux 250 étudiants internationaux diplômés, il est donné aux dix premiers de choisir des professeurs prestigieux pour diriger leur thèse. Pour Christophe Galfard, ce sera Stephen Hawking. Pendant six ans, il travaille avec le célèbre astrophysicien sur les trous noirs. Mais surtout, à ses côtés, il croise la crème de la science mondiale, les prix Nobel et les médaillés Fields. Il prépare aussi ses conférences aux Etats-Unis où se massent 15 000 auditeurs. "Avec Hawking, j’ai compris qu’il y avait une demande du public."

Ce public, il l’envisage d’abord jeune. Avec Stephen Hawking et sa fille Lucy, il signe Georges et les secrets de l’univers - un énorme succès -, puis, tout seul, une trilogie d’initiation à la science, Le prince des nuages, où il est question de dérèglements climatiques et de trous noirs. Là encore, c’est un best-seller.

Avec L’univers à portée de main, il s’adresse aux adultes en se lançant dans une grande histoire de la science. "C’est le résultat de quinze ans de recherches et d’un an et demi d’écriture, dix-huit heures par jour." Le livre, écrit en anglais, paraîtra le 27 août chez Macmillan. Il a déjà été vendu en douze langues. Avec lui, Christophe Galfard apparaît bien comme le représentant d’une nouvelle génération de passeurs de sciences. "Vulgarisateur. Maintenant, c’est mon métier, dit-il. Je ne trouve pas d’autre nom."

Du monde anglo-saxon il a tiré une façon hollywoodienne de raconter la science sans dire n’importe quoi. Avec lui on tombe dans un trou noir, on rapetisse au niveau d’une particule, de l’infiniment grand à l’infiniment petit, on circule dans les galaxies et on remonte le temps. De son travail avec les 9-11 ans, il a conservé le sens de la simplicité et la volonté de mettre son lecteur en confiance. "Sans la compréhension du monde, l’humanité est condamnée." Pour Christophe Galfard, la transmission du savoir est à la fois indispensable à la survie de l’espèce, mais aussi un rempart contre les charlatans et un outil de joie : "Avez-vous déjà vu un enfant pleurer d’avoir compris quelque chose ?"

Laurent Lemire

Christophe Galfard

L’univers à portée de main

Traduit de l’anglais par Thierry Piélat, Eva Roques et l’auteur

Flammarion

Prix : 19,90 euros, 440 p.

Sortie : 3 juin

ISBN : 978-2-08-134651-2

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