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Classement 2018: les 400 premières librairies françaises

Décoration extérieure, librairie Gibert Joseph boulevard Saint-Michel, Paris - Photo Olivier Dion

Classement 2018: les 400 premières librairies françaises

Avec 28 nouvelles librairies, le 14e classement annuel Livres Hebdo des librairies françaises et des chaînes fait ressortir de belles performances même s’il porte aussi les stigmates d’une année 2017 compliquée par l’impact négatif de l’élection présidentielle sur l’activité.

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Par Clarisse Normand,
Créé le 01.06.2018 à 14h54

Le classement Livres Hebdo 2018 des 400 premières librairies françaises fait apparaître le même podium que l’an dernier avec, par ordre d’arrivée, Gibert Joseph, sur le boulevard Saint-Michel à Paris (6e), Cufay, adjudicataire spécialiste du scolaire, et Mollat à Bordeaux. En quatrième position, gagnant un rang, Gibert Jeune sur la place Saint-Michel (Paris 5e), repris depuis un an par le groupe Gibert Joseph. Ce dernier détient donc deux des quatre premières librairies de notre 14e palmarès annuel. Parmi les changements notables, 16 magasins Furet du nord quittent notre liste, à commencer par ceux de Lille (6e l’an dernier) et de Villeneuve-d’Ascq (27e): si elle communique toujours ses chiffres consolidés, la chaîne détenue par le fonds d’investissements régional Vauban Partenaires ne les détaille plus magasin par magasin.

Le chiffre d’affaires (CA) des dernières librairies du palmarès demeure toutefois au même niveau grâce à l’intégration de nouveaux points de vente indépendants. Il est même absolument identique à celui de l’an dernier, 379 000 euros, toujours réalisé par L’Attrape-Cœurs (Paris 15e). Au total, les 400 librairies classées, dont la moitié réalisent un chiffre d’affaires égal ou supérieur à 1 million d’euros, cumulent un CA de 772 millions d’euros, en repli de 2,5% (hors Furet du nord), soit le double de celui du marché, à - 1,1% d’après nos données Livres Hebdo/I+C. Les 10 premières pèsent pour plus de 22% du total.

28 nouveaux venus

Parmi les 28 nouvelles librairies, cinq dépassent le million d’euros de chiffre d’affaires livre, parmi lesquels l’adjudicataire Michel Tison (62e), Develay (ex-Chapitre) à Chalon-sur-Saône (72e), le spécialisé BD Momie, à Lyon (174e), et l’espace culturel Leclerc d’Enval (183e), qui nous ont communiqué leur CA. S’ajoute à Montauban La Femme renard qui, forte de la reprise de Deloche, s’installe au 175e rang avec un CA livre de 1,2 million d’euros, alors qu’elle n’atteignait pas les années précédentes le seuil de CA des 400 premières librairies. Une poignée d’autres établissements rentrent aussi grâce à l’augmentation de leur activité. C’est le cas de Momie Folie à Dijon (322e), de La Belle Histoire à La Tour-du-Pin (382e) ou encore du Lézard amoureux à Cavaillon (387e). Apparaissent également pour la première fois Livres in room à Saint-Pol-de-Léon (262e), L’Autre Monde à Avallon (296e), La Buissonnière à Yvetot (316e) ou encore La Malle aux histoires à Pantin (355e).

A l’inverse, une vingtaine de librairies quittent le palmarès en plus des Furet du nord. Certaines ne communiquent plus leurs chiffres, comme Cheminant à Vannes (54e l’an passé), ou ont tiré le rideau, telle Majolire à Bourgoin-Jallieu, fermée début 2017. D’autres ont vu leur CA reculer sous la barre du 400e, comme Binet-Aubarbier à Sarlat-la-Canéda, La Hulotte à Annonay, ou encore La Luciole à Angers.

Fortes variations

Parmi les progressions les plus notables du palmarès figurent plusieurs librairies de musée, notamment du groupe Arteum. Le point de vente du Quai Branly, rénové début 2017 avec une librairie agrandie, gagne 168 places, se classant 188e. Celui des Arts décoratifs, dopé par l’exposition Dior, se hisse de la 190e à la 109e place. Autres remontées significatives: celles des librairies Albin Michel, qui bénéficient de l’arrivée d’un directeur-coordinateur, Vincent Pelle, qui s’emploie à redonner une identité aux magasins. La Librairie nouvelle, à Orléans, grimpe au 65e rang, Anecdotes à Limoges au 116e et Albin Michel Paris, ex-Julliard, au 170e.

Comme chaque année, les librairies ayant mené des travaux d’embellissement ou d’agrandissement en récoltent les fruits avec de belles progressions pour la Librairie de l’Horloge à Carpentras (230e), Au temps lire à Lambersart (292e) ou encore Les Cordeliers à Romans (189e).

Parmi les entreprises très présentes dans le scolaire, des différences apparaissent selon les dates de clôture d’exercice, sachant que la rentrée 2016 a été dopée par un renouvellement massif des manuels de collèges. Avec un CA calculé entre le 1er janvier et le 31 décembre 2017, EMLS (5e) et Darrieumerlou à Bayonne (136e) accusent des baisses d’activité de 20% par rapport à leur exercice 2016, alors que Lafontaine à Privas (172e) ou Les Rouairies à Dinan (253e), dont les CA communiqués, clos début 2017, intègrent la rentrée 2016, enregistrent des hausses de 40%. Autres spécialisées, les librairies religieuses se montrent plutôt à la peine, en particulier La Procure Lyon (215e) et 7 ici à Paris (368e).

Mais les plus fortes baisses touchent les librairies Sauramps, dont les chiffres d’affaires sont limités à la période postérieure à la procédure de redressement judiciaire et à la reprise par le groupe Ametis, soit de juillet à décembre 2017. A Montpellier, Sauramps Comédie chute de la 7e à la 15e place, et Sauramps Odyssée dégringole du 26e au 91e rang. Sauramps Cévennes recule du 90e au 140e.

Chaînes: la percée de Cultura

 

Cultura devance pour la première fois les espaces culturels Leclerc. Gibert Joseph se renforce par la reprise de Gibert Jeune.

 

Avec une vingtaine de succursales supplémentaires, notamment en franchise, la Fnac domine toujours le classement des chaînes, suivie par le réseau d’hypermarchés et d’espaces culturels Leclerc. Toutefois en 2017, pour la première fois, l’enseigne spécialisée Espace culturel E. Leclerc se voit damer le pion par la chaîne Cultura, qui profite de son expansion territoriale avec une bonne douzaine d’ouvertures l’an dernier. Si cette dernière ne communique aucun chiffre, Livres Hebdo estime son chiffre d’affaires livre 2017 autour de 270 millions d’euros, contre 250 millions pour les espaces culturels Leclerc.

Placé depuis le 1er décembre en redressement judiciaire et actuellement en train de négocier un partenariat avec un groupe suisse, Actissia, dont le CA livre chute de 26% en 2017, se maintient néanmoins au 4e rang. Il devance Gibert Joseph, n° 5 en intégrant, pour la première fois, les chiffres de Gibert Jeune, repris il y a tout juste un an.

Mais l’évolution la plus notable du classement concerne le groupe Sauramps, qui chute de 4 places pour se fixer au 16e rang avec un CA divisé par deux car limité à la période postérieure à la procédure de redressement judiciaire et à sa reprise par la société Ametis, soit du 20 juillet au 31 décembre. Ce niveau bas s’annonce donc éphémère pour le groupe qui, avec ses trois points de vente (deux à Montpellier et un à Alès), fait l’objet d’un plan de relance.

Enfin, pour la première fois, notre classement intègre trois entreprises spécialisées dans la vente de livres liés à l’art et au patrimoine, avec un nouveau venu: le Centre des monuments nationaux (CMN), qui s’inscrit au 22e rang, derrière Arteum, qui a sensiblement développé son réseau et affiche en 2017 une hausse de son CA livre de 15%. Dans ce trio, la RMN reste de loin le numéro un, classé 12e avec un CA livre de près de 18 millions d’euros.

Au-delà des mouvements individuels, notre nouveau classement des chaînes fait apparaître un chiffre d’affaires global de 1,8 milliard, en repli de 1,5% à un an d’intervalle malgré un acteur supplémentaire (le CMN).

Méthodologie

Classement des librairies

Ce classement est établi sur la base du chiffre d’affaires hors taxes réalisé par chaque librairie dans la vente de livres (hors papeterie, CD, etc.). Livres Hebdo a envoyé un questionnaire détaillé à 1 000 librairies françaises, sélectionnées à partir de la nomenclature APE (code 4761Z), afin de collecter les informations nécessaires à leur classement. Pour les librairies qui n’ont pas répondu, les informations financières ont été recueillies auprès des greffes des tribunaux de commerce. Une sélection a ensuite été effectuée par la rédaction afin de ne conserver que les entreprises dont l’activité est consacrée pour une part significative à la vente de livres. Pour les sociétés dont les chiffres proviennent des greffes des tribunaux, seules celles pour lesquelles nous avons pu estimer la part du chiffre d’affaires réalisée avec le livre ont été retenues. Le CA mentionné est celui du dernier exercice, 2017, ou 2016-2017 pour les librairies qui arrêtent leur exercice en cours d’année, voire 2017-2018.

Classement des chaînes

Livres Hebdo présente également un classement des chaînes de librairies sur les mêmes critères que précédemment (CA hors taxes dans la vente de livres). Ce classement a été réalisé à partir d’un questionnaire envoyé à chaque groupe. Certains n’ont pas souhaité répondre mais, pour les plus importants d’entre eux, nous avons pu estimer leur CA livre. Les CA retenus pour le classement concernent l’exercice 2017.

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