Danielle Dastugue, fondatrice des éditions du Rouergue, a trouvé une activité ludique pour cet été : la course au papier. Même s'il n'y a pas eu de rupture de stocks, elle a du composer avec des papiers de différentes épaisseurs pour imprimer le roman de Claudie Gallay, Les déferlantes. Elle s'étonne chaque jour des chiffres qu'elle reçoit. Rien que pour le vendredi 1^er août et le lundi 4 août, 3 400 livres sont sortis. Les 50 000 exemplaires vendus ont donc été franchis le week-end dernier.

Le phénomène n'a démarré qu'en juin, trois mois après sa publication. Jusque là, les ventes étaient conformes aux précédents ouvrages de l'auteure, dont c'est le cinquième titre publié dans la collection « La Brune », dirigée par Syvie Gracia. Puis les libraires ont eu un coup de cœur pour le livre, et ont commencé à la soutenir activement. Les ventes se sont emballées. Fin juin, 22 000 exemplaires étaient sortis. Rien qu'en juillet, 26 000 exemplaires ont été distribués aux libraires. Le rythme étant exponentiel par rapport aux mois précédents, personne n'avait anticipé la charge de travail et la quantité de papier nécessaires pour répondre à une telle demande.

L'éditeur n'a pas cessé de réimprimer Les déferlantes. Des 7 500 exemplaires initiaux, le tirage passe à 71 000 exemplaires, dont 10 000 lors de la prochaine réimpression du 11 août. Car, malgré la Rentrée littéraire, la demande continue d'être soutenue : les médias sollicitent l'auteur, son agenda de festivals et de signatures se remplit et les prix littéraires peuvent s'en mêler…

Jusque là Claudie Gallay vendait environ 10 000 exemplaires de chaque roman (hors Poche). Les Editions du Rouergue faisaient surtout de bons scores sur la durée avec des livres jeunesses et des livres pratiques. Le succès des Déferlantes est inédit pour la maison d'édition de Rodez. Et déjà le roman a d'autres horizons en perspective. Un éditeur allemand vient d'acquérir les droits germaniques aux enchères pour 22 000 euros et, dès juin, TF1 a acheté les droits cinématographiques.