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Daniel Picouly « Les salariés se projettent sur le lauréat »

Daniel Picouly « Les salariés se projettent sur le lauréat »

L'écrivain est juré dans au moins trois prix littéraires organisés par des entreprises : le prix Marcel-Pagnol, le prix littéraire Patrimoines de la BPE et le prix Stanislas-Groupama.

Créé le 21.09.2018 à 01h26

Comment appréhendez-vous l'implication du monde de l'entreprise dans les prix littéraires ?

La diabolisation de l'argent ou du privé, c'est ridicule. Il y a énormément de manifestations qui disparaîtraient si le privé n'était pas intéressé. Compte tenu du désengagement violent des institutions publiques, qu'est-ce qu'on peut faire ? Soit on garde un esprit puriste, soit on évalue ce que ces entreprises nous apportent et ce qu'on leur apporte. Cela ne représente en aucun cas pour moi un désagrément moral.


Que représente un prix littéraire au sein même d'une entreprise ?

Pour ses collaborateurs, un prix peut être très important car il donne une sensation d'appartenance. Les salariés ont le sentiment que ce prix est le leur. Le lauréat est aussi important pour eux puisqu'ils se projettent sur lui. Le lauréat représente aussi, d'une certaine manière, les valeurs de l'entreprise dans laquelle ces salariés travaillent.


Etes-vous rémunéré en tant que juré ?

Non, je ne l'ai jamais été et ne le serai jamais. Etre juré me donne l'opportunité de découvrir un panorama de la littérature française, et notamment des premiers romans, qui est exceptionnel. Jamais je n'aurais découvert autant de premiers romans si je ne participais pas à ces prix-là ! Je suis accro à la découverte de talents.

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