Disparition

Kate Millett, de son vrai nom Katherine Murray Millett, est morte le 6 septembre à l'âge de 82 ans à Paris. L'annonce a été faite par son épouse Sophie Keir. Les deux femmes se rendaient à Paris chaque année pour célébrer leurs anniversaires respectifs. 

Née le 14 septembre 1934, l'écrivaine et sculptrice américaine s'est rapidement fait un nom dans l'étude du féminisme en publiant en 1970 sa thèse Sexual Politics (La politique du mâle, paru chez Stock en 1971 et réédité chez Des femmes-Antoinette Fouque en 2007), dans laquelle elle  analyse le pouvoir patriarcal à travers la littérature occidentale, soulignant le sexisme et l'hétérosexisme de grands écrivains américains et dénonçant la négation du corps féminin aux plans idéologique, anthropologique, politique et littéraire. 

Elle publie par la suite La prostitution, quatuor pour voix féminine (Denoël, 1972), composé de nombreux témoignage de prostituées, le récit autobiographique En vol (Stock, 1975), le roman autobiographique lesbien Sita (Stock, 1978, Des femmes-Antoinette Fouque, 2008) et La cave, méditation sur un sacrifice humain (Stock, 1980), qui retrace le fait divers atroce d'une adolescente torturée, mutilée et tuée par une femme, ses enfants et ceux du voisinage. Dans tous ses livres, elle évoque le droit des femmes et leur émancipation.

En 1981, les éditions Des femmes-Antoinette Fouque traduisent En Iran, portrait d'un pays en mutation illustré par les photos de Sophie Keir. Plusieurs livres n'ont pas été traduits en français comme son plus récent, Mother Millett (2001),  qui évoquait sa mère et le cancer.

Artiste exposée de New York à Paris, Kate Millett a aussi produit au début des années 1970 un documentaire, Three Lives, avec un collectif féministe. Elle a souvent participé à des colloques pour parler d'homosexualité, de misogynie mais aussi des maladies mentales. Elle-même était diagnostiquée bipolaire.

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