Bordeaux

A la fin du mois de décembre, la ville de Bordeaux a publié les résultats d’une enquête menée auprès d’usagers et de non-usagers de ses bibliothèques municipales. 1 088 personnes ont été interrogées dans la rue et 1 606 inscrits des bibliothèques ont répondu au questionnaire en ligne. 61 % des usagers interrogés ont une carte de lecteur et 39 %, parmi lesquels près de la moitié sont des étudiants, fréquentent la bibliothèque sans être inscrits. Les usagers viennent en grande majorité pour les services "traditionnels" : consultation et emprunt de documents. Seuls 3 % viennent pour utiliser Internet ou pour assister à un événement. Ils sont satisfaits ou très satisfaits (à 90 %), en particulier de l’ambiance et de l’accueil par le personnel. Les anciens usagers, qui représentent 18 % des sondés, invoquent l’absence de besoin et le manque de temps pour expliquer leur "décrochage", et non une insatisfaction par rapport à leur bibliothèque. 58 % d’entre eux, cependant, déclarent que rien ne pourrait les inciter à revenir. Les non-usagers avancent eux aussi le manque de temps (27 %) et l’absence de besoins réels (24 %), ainsi que des horaires inadaptés (18 %). Leur représentation de la bibliothèque reste traditionnelle. 98 % parlent du prêt de livres, 85 % de la consultation de la presse. La possibilité d’assister à un concert n’est connue que de 25 % des non-usagers interrogés, les jeux vidéo de 38 %. Ils sont 56 % à ignorer que l’inscription à la bibliothèque est gratuite, et 51 % à affirmer que rien ne pourrait les faire venir.

"Les usagers sont très satisfaits, mais ils utilisent surtout les services traditionnels, relève Nicolas Galaud, directeur des bibliothèques et de la lecture publique de Bordeaux. Nous devons travailler sur l’image de la bibliothèque et communiquer sur ce qu’elle peut apporter aux habitants, notamment ceux qui ne la fréquentent pas encore."

Au-delà de la situation bordelaise, les résultats obtenus sont significatifs des pratiques actuelles des Français en matière de bibliothèque, détaillées dans la grande étude nationale publiée en juin par le ministère de la Culture (1), en particulier la part importante des usagers qui n’ont pas de carte de lecteur, et la nécessité de mieux faire connaître la diversité de l’offre des bibliothèques, encore trop associées uniquement au livre.

Véronique Heurtematte

(1) Voir "45 % des Français vont en bibliothèque", dans LH 1134 du 16.6.2017, p. 28-30.

19.01 2018

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