Classement

Dewey or not Dewey ?

La bibliothèque Louise-Michel, Paris 20e arrondissement. - Photo Olivier Dion

Dewey or not Dewey ?

Pour aider les lecteurs à mieux se repérer dansles collections, certaines bibliothèques optent pour un classement thématique par mots-clés. Au risque de perdre une référence commune.

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Par Véronique Heurtematte
Créé le 15.11.2013 à 11h46 ,
Mis à jour le 15.11.2013 à 14h38

Pourquoi ne pas appeler un chat un chat ? C’est ainsi que pourrait se résumer la démarche de ces bibliothèques qui ont décidé d’abandonner la traditionnelle classification Dewey (du nom de son inventeur à la fin du XIXe siècle) au profit d’un classement par grands pôles thématiques dans lesquels les documents sont rangés, non plus selon des cotes chiffrées jugées complexes et peu compréhensibles, mais par mots-clés écrits en toutes lettres, plus parlants pour les lecteurs. L’objectif est de rendre les collections plus accessibles et plus attractives en regroupant les livres selon une logique adaptée aux préoccupations des usagers et au monde contemporain. «Le cinéma n’existait pas à l’époque de Melvil Dewey», souligne par exemple Fabien Dutour, directeur de la bibliothèque multimédia du Haillan (33) qui a adopté en 2006 une organisation en 7 pôles thématiques. L’avantage de ces plans sur mesure est de coller au plus près des collections et du public de chaque établissement. «Nous avons raisonné en fonction des logiques de circulation dans la bibliothèque et des centres d’intérêt de nos lecteurs, explique Marie-Pierre Rassat, responsable de la section jeunesse de la bibliothèque de Chatillon (92) qui a adopté un classement maison en 2008. Nous avons créé une rubrique “Anniversaire”, un sujet important pour les enfants, où sont regroupés des livres auparavant dispersés.» Ces classements sur mesure sont également évolutifs. «Nous avons pu facilement déplacer dans le pôle société les livres sur l’écologie qui ne sortaient pas dans le rayon nature», explique Hélène Certain, directrice de la bibliothèque Louise-Michel à Paris, qui a fait dès son ouverture le choix d’un classement thématique en 10 pôles signalés par un code couleur. Cette option présente cependant plusieurs inconvénients, et en premier lieu la complexité d’inventer entièrement un thésaurus. «C’est un travail difficile, reconnaît Cécile Gaultier, responsable de Mer (41). Nous nous sommes beaucoup inspirés du classement des libraires pour trouver des mots parlants.» Autre inconvénient : la perte d’un cadre commun. La bibliothèque de Mer a ainsi dû rendre les livres, cotés en Dewey, que lui avait prêtés la bibliothèque départementale. Les bibliothécaires gardent généralement l’indice Dewey dans les notices, car ce classement peu parlant pour le grand public reste un outil universel pour les professionnels, notamment pour des tris précis. Véronique Heurtematte

 

15.11 2013

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