Espagne : dans le pot au noir

La librairie comme pôle culturel et lieu de rencontre, et non pas seulement littéraire : c’est ce que revendique la Librería Cálamo à Saragosse, qui vend également du vin et sait le faire goûter. - Photo Libreria Calamo-Saragosse

Espagne : dans le pot au noir

Par Fabrice Piault,
avec Créé le 11.10.2013 à 19h29 ,
Mis à jour le 08.05.2015 à 15h07

L’instabilité du marché du livre en Espagne est telle qu’elle « interdit de dresser un panorama stable », pointe l’étude de Cécile Moscovitz et Rüdiger Wischenbart. Inférieure en 2011 de 13 % par rapport à son niveau de 2008, l’activité a encore reculé de 24 % en mars 2013 par rapport à mars 2012. Plusieurs librairies emblématiques ont fermé au cours des dernières années dont les librairies Crisol (groupe Prisa) en 2009, et le début de 2013 a été marqué par la fermeture de distributeurs locaux. Le marché du livre est à la fois victime de la crise, qui se traduit par un fort recul de la fréquentation des points de vente de livres et du panier moyen, de la surproduction (83 258 titres en 2011, soit + 33 % en dix ans), de la quasi-disparition des achats des bibliothèques et du piratage (226,9 millions de téléchargements illégaux de livres en 2012).

Dans ce contexte, les espaces de vente sont fréquemment redimensionnés tandis que le temps de travail et les salaires des employés sont revus à la baisse, quand des licenciements ne sont pas décidés. La démission des pouvoirs publics, qui s’en tiennent au prix unique du livre et à la TVA très réduite (4 %), mais ne peuvent plus assurer une politique de développement de la lecture, est largement critiquée par la profession, qui s’interroge sur la pérennité de la librairie et du livre et remet à plat le modèle traditionnel de la chaîne du livre à l’aune de la révolution numérique.

11.10 2013

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