Etre bien chez soi

"La question de l’art de vivre est décloisonnée. Les livres de cuisine doivent aussi proposer des recettes qui aident les lecteurs à aller mieux." Florence Lécuyer, Flammarion - Photo Olivier Dion

Etre bien chez soi

A côté du hygge, lagom et autre ikigaï, des ouvrages ne se revendiquant d’aucun "label" font le pari de dépasser les effets de mode.

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Par Charles Knappek,
avec Créé le 13.04.2018 à 01h57

Le hygge, le lagom et l’ikigaï ont le vent en poupe en librairie, mais pour combien de temps encore? Certains éditeurs, même s’ils ont publié des livres sur ces tendances venues d’ailleurs, déploient aussi des titres typiquement art de vivre, plus classiques dans leur forme, ne se revendiquant d’aucun "label". C’est le cas d’Hachette Loisirs, qui annonce pour le 25 avril Déco thérapie, sur les bienfaits de la décoration d’intérieur. "Comme nous n’étions pas les premiers, nous avons peu publié sur la thématique du hygge, confie Anne Le Meur, responsable éditoriale du pôle référence. Avec ce genre de titres, nous voulons nous inscrire dans une logique plus durable." De la même façon, Mango publie le 20 avril Ma maison, mon bien-être, qui propose "un condensé des tendances du bien-être (déco thérapie, feng-shui, rangement, minimalisme…) pour un bien-être global chez soi". Chez First, Week-end paresseux, week-end heureux, paru le 1er mars, ne se revendique d’aucune école d’art de vivre en particulier, mais propose simplement de "réapprendre à ne (vraiment) rien faire pour se reconnecter à soi".

Flammarion développe depuis moins de deux ans une collection de livres de cuisine conçus dans une logique bien-être. "La question de l’art de vivre est décloisonnée. Les livres de cuisine doivent aussi proposer des recettes qui aident les lecteurs à aller mieux", décrypte Florence Lécuyer, directrice éditoriale du département grand public chez Flammarion. Après Bouddha bol ou Fléxicru, l’éditeur a ainsi publié le 2 avril Bye-bye maux de ventre. Chez Solar, Le livre des petites révolutions a séduit près de 10 000 lecteurs avec ses 250 rituels pour "prendre en main ses émotions et changer de vie", tandis que Miracle morning (First) a dépassé les 60 000 exemplaires en promouvant les bienfaits du réveil aux aurores.

Eloge du minimalisme

La thématique du rangement est plus particulière. Si elle n’est pas dominée par un concept clé comme c’est le cas du hygge pour l’art de vivre à la danoise, elle se caractérise par la domination écrasante de Marie Kondo. En France, l’auteure japonaise a écoulé 300 000 exemplaires de La magie du rangement (grand format et poche confondus) et son nom est quasiment devenu synonyme de minimalisme dans le monde entier. Le segment reste dynamique, et marqué par l’influence du Japon. Flammarion, notamment, s’appuie sur les nombreux ouvrages de Dominique Loreau. Sept ans avant Marie Kondo, cette auteure française, installée au Japon depuis la fin des années 1970, proposait déjà dans L’art de l’essentiel, paru en 2008, de "jeter l’inutile et le superflu pour faire de l’espace en soi". Dans son nouvel opus Eloge de la légèreté, annoncé pour début mai, elle s’attache cette fois à montrer que "se départir de tout ce qui encombre physiquement et psychologiquement peut faire du bien". Chez Guy Trédaniel, c’est encore un Japonais, Fumio Sasaki, qui a séduit près de 3 000 lecteurs avec L’essentiel, et rien d’autre.

Côté nouveautés, Flammarion annonce pour le 16 mai La vie en ordre de la Suédoise Margareta Magnusson, best-seller international déjà publié dans 28 pays. L’auteure, âgée de plus 80 ans, y explique pourquoi il vaut mieux nettoyer ses placards avant de mourir pour ne pas laisser ce fardeau à ses proches. Le rangement mortuaire, nec plus ultra du minimalisme?

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