Édito par Fabrice Piault, rédacteur en chef

Photo PHOTO OLIVIER DION

"Faites-les lire, même de la BD" ! C’est le conseil en forme de supplique que donne Le Parisien/Aujourdhui du 25 octobre aux parents pour les vacances scolaires. Un effort bienvenu, dans l’esprit des récentes déclarations des ministres de la Culture, Françoise Nyssen, et de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, sur la promotion de la lecture à l’école, dont on espère des traductions concrètes. Le quotidien décortique les résultats du sondage que J’aime lire a commandé à la Sofres pour son quarantième anniversaire, et dont nous avons rendu compte sur Livreshebdo.fr. Et il souligne l’un des constats les plus encourageants du mensuel pour enfants : l’investissement croissant des parents dans les lectures de leur progéniture. En 1997, seuls 48 % de ceux qui avaient des enfants de 7 à 12 ans leur proposaient des titres qu’ils avaient aimés au même âge. Ils sont aujourd’hui 63 % à le faire.

Les éditeurs aussi investissent les écoles, à travers des équipes dédiées dont Livres Hebdo explique le travail cette semaine pour la première fois. Il reste cependant à faire comprendre aux parents que la meilleure façon de faire lire leurs enfants est de lire eux-mêmes, non seulement avec eux, mais aussi pour eux-mêmes. Un combat loin d’être gagné si l’on en croit les enquêtes récurrentes qui font apparaître depuis quatre décennies simultanément une hausse du nombre de lecteurs et une diminution du nombre de gros lecteurs.

A défaut d’afficher pour la lecture un aussi grand appétit qu’on le souhaiterait, les Français sont de plus en plus nombreux à se passionner pour l’écriture. Avec l’essor de l’autoédition, le succès grandissant des ateliers d’écriture en témoigne. Laurent Cantet leur consacre son film L’atelier, actuellement sur les écrans. Et les éditeurs français, longtemps sceptiques au contraire de leurs confrères américains, commencent à s’y intéresser, imaginant avec des écrivains reconnus des formations professionnelles structurées. Elles leur permettent de diversifier leur activité tout en constituant des outils de repérage et de sélection de nouveaux talents. Leïla Slimani elle-même étant passée par un atelier de Gallimard, leur publicité est assurée.

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