Justice

Frédéric Mitterrand condamné pour injure à l'encontre de Frédéric Martel

Frédéric Mitterrand - Photo Photo Olivier Dion

Frédéric Mitterrand condamné pour injure à l'encontre de Frédéric Martel

Dans La récréation, l'ancien ministre de la Culture assimilait le journaliste et écrivain spécialiste des médias et de la culture à un collaborateur.

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Par Hervé Hugueny
Créé le 15.09.2016 à 17h30 ,
Mis à jour le 27.09.2016 à 15h51

Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture de 2009 à 2012, a été condamné à 400 euros d'amende, 2000 euros de dommages-intérêts et 3000 euros au titre de l'article 475-1 du code de procédure pénal, en raison de propos tenus à l'encontre de Frédéric Martel, journaliste et écrivain spécialiste des médias et de la culture, dans son livre La récréation, publié chez Robert Laffont en octobre 2013 (65 000 ventes au total, en grand format et poche). Alain Kouck, président d'Editis, qui assurait alors la direction par intérim de cette filiale du groupe, est également condamné à 400 euros d'amende mais avec sursis, en tant que responsable de la publication.
 
Dans ce livre de Mémoires qui relate ses trois années passées au ministère de la Culture, Frédéric Mitterrand évoque à quatre reprises Frédéric Martel, en des termes de plus en plus critiques. Défendu par Me Olivier Schnerb, le plaignant a cité l'un des passages pour diffamation (qui n'a pas été retenue) et un autre pour injure, objet de la condamnation.
 
Evoquant un livre de Frédéric Martel qu'il venait de lire (J'aime pas le sarkozysme culturel, Flammarion) et qui était très sévère à l'encontre de sa politique, l'ancien ministre termine un portrait à charge de l'auteur en écrivant qu'"il fait partie de ces gens dont on se dit qu'il aurait mieux valu ne pas les croiser pendant la guerre".
 
Ce sont incontestablement des "termes de mépris" et une "expression outrageante", "constitutifs de l'injure au sens de l'article 29 alinéa 2 de la loi du 29 juillet 1881", selon le jugement. "Frédéric Mitterrand fait référence, par insinuation mais de manière dépourvue de toute ambiguïté et sans autre interprétation possible, aux agissement déshonorants des collaborateurs, calomniateurs et autres délateurs ralliés à l'occupant durant la Seconde Guerre mondiale, auxquels Frédéric Martel est clairement assimilé", souligne la décision.
 
Ni l'auteur, ni l'éditeur ne feront appel, selon le service juridique de la maison et l'avocate chargée du dossier, Me Anne Boissard.

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