1996

Avec deux romans très singuliers (Les filles et Madame Placard), Geneviève Brisac figurait parmi les débutantes les plus brillantes de la NRF lorsqu'elle publia à L'Olivier un texte hautement personnel (Petite). Elle écrivit ensuite Week-end de chasse à la mère qui obtint le prix Femina. Dans ce livre, une femme se bat pour garder son fils qu'un complot familial cherche à lui enlever - pour le bien de tous, évidemment. Les répliques claquent comme des coups de revolver, prélude à la reddition d'une héroïne dépassée par la puissance de feu de ses adversaires.

Une "politique des émotions" qui la rapproche d'Annie Ernaux, Marguerite Duras ou Grace Paley. Toujours elle prendra le parti des enfants contre celui des grandes personnes. Fille de mai 68, elle ne respire librement que lorsque son esprit rebelle la pousse à ajouter un peu de désordre à un monde jugé trop injuste. Ainsi, son livre le plus émouvant (Une année avec mon père) est-il le plus violent. Le plus inattendu aussi, puisqu'on y voit des Juifs et des Bretons unir leurs prières lors d'une cérémonie orthodoxe. Let it be !

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