Les éditions du Boréal ont annoncé ce samedi le décès de l'écrivain et journaliste Gil Courtemanche, survenu dans la nuit du 18 au 19 août, des suites d'un cancer.

Gil Courtemanche a connu le succès dès son premier roman, en 2000, Un dimanche à la piscine à Kigali, traduit en 23 langues. Aux Etats-Unis, il avait été édité par Random House. En France, il est paru chez Denoël en 2002 puis en poche chez Folio. Le livre avait été adapté pour le cinéma par Robert Favreau en 2006. Courtemanche et le réalisateur avaient reçu le prix Génie du meilleur scénario (l'équivalent des Césars).

Une belle mort (Denoël, 2006) a également été porté à l'écran, en 2010, par Léa Pool sous le titre de La dernière fugue. L'écrivain est aussi coscénariste du film.

Denoël a publié son avant-dernier roman Un lézard au Congo en juillet 2010. Le livre avait été sélectionné dans le Guide de la Rentrée Littéraire proposé par le magazine Lire et Virgin Megastore.

Son plus récent ouvrage, où il abordait la question de sa mort, Je ne veux pas mourir seul : autofiction, était paru au Québec en mai 2010 aux éditions Boréales.

Il avait reçu des prix prestigieux dans la Belle Province comme celui des Librairies du Québec (Un dmanche à la piscine à Kigali en 2001) ou encore le prix hommage du public du Prix des libraires du Québec en 2008.

Son passé de journaliste, grand reporter et spécialiste de la politique internationale l'avait conduit à écrire de nombreux essais et articles (souvent regroupés dans des recueils disponibles dans leurs éditions québécoises). Grand défenseur du tiers-monde, indigné depuis des années, engagé tout au long de sa vie, il avait notamment travaillé à la Société Radio-Canada (animateur, correspondant, analyste), au Soleil. Il a ensuite contribué à fonder Le Jour et livrait encore récemment des chroniques au quotidien Le Devoir.

Courtemanche a aussi réalisé de nombreux documentaires, notamment sur le Rwanda (génocide, SIDA), et a participé à de nombreuses actions caritatives et humanitaires.

Récemment, l'écrivain avait refusé que son oeuvre soit mise en candidature pour l'obtention du Grand Prix littéraire Archambault 2010. L'écrivain, en désaccord avec l'attitude de Quebecor et de son propriétaire Pierre Karl Péladeau, notamment dans le conflit de travail au Journal de Montréal déplorait l'attitude « méprisante et arrogante » du groupe de média le plus important du Québec (voir aussi actualité du 10 décembre 2010).

A l'annonce de sa mort, Dany Laferrière retient de lui "une personne qui semblait toujours seule [...] mais qui était capable de grandes affections, de fortes émotions." "Ce qui va rester pour moi c'est son style limpide et transparent, cette élégance dans la forme qui faisait de lui un dandy."

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