Google Livres, un «cheval de Troie» selon la Guilde des Auteurs

Google Livres, un «cheval de Troie» selon la Guilde des Auteurs

Dans le cadre de la bataille juridique qu'elle mène contre Google depuis 2005, la Guilde des Auteurs américains demande que le Congrès discute plus tard de la question.

avec sp, avec publishers weekly Créé le 15.04.2015 à 21h00

Dans son mémoire avant les plaidoiries du procès contre Google, la Guilde des auteurs américain a instamment demandé au juge Denny Chin de mettre fin au programme de numérisation des livres du moteur de recherche, et de laisser le Congrès des Etats-Unis traiter ces questions plus tard.

«La doctrine de l'"utilisation équitable" n'est pas conçue pour répondre à l'ampleur de l'infraction commise par Google», ont argumenté les avocats de la Guilde, estimant que la légalité de cette question technologique était «sur fil du rasoir», et qu'il valait mieux laisser les parlementaires s'en occuper.

Selon le mémoire, le juge Denny Chin devrait rejeter «l'effort unilatéral et lucratif de Google pour bouleverser l'équilibre établi entre les ayants droit et les utilisateurs.»

De son côté, Google affirme dans ses déclarations que son programme s'inscrit bien dans les limites de l' «utilisation équitable», et soutient qu'il n'y a aucune preuve de préjudice, mais un bénéfice public significatif. «Les preuves les plus évidentes montrent que le travail de numérisation et d'indexation sont de nouveaux usages, sans aucun effet négatif sur le marché ou la valeur d'un livre. Ils constituent un outil de recherche et de d'études, et rendent patrimoine littéraire mondial plus disponible que jamais.»

Les auteurs, des luddites ?

Dans son mémoire, la Guilde cherche à dépeindre le programme de numérisation de Google comme une sorte de cheval de Troie: «Google se présente comme un fournisseur altruiste de "nouvelles informations et de nouvelles idées" et dépeint faussement les plaignants comme des luddites [briseurs de machines industrielles] qui cherchent à détruire tout le bien que Google a prétendument fait.»

«Google ignore complètement que ce sont les auteurs, y compris les plaignants dans cette affaire, qui ont créé les oeuvres que Google a copiées afin d'améliorer son propre moteur de recherche et les entreprises liées» insiste la Guilde.

Google a «payé des bibliothèques pour le droit de numériser et de copier une grande partie du patrimoine littéraire de notre pays, et ensuite utilisé la bibliothèque numérique qui en résultait pour acquérir un avantage par rapport aux moteurs de recherche concurrents» selon la Guilde. «Google a complètement ignoré les privilèges exclusifs des titulaires de droits d'auteur à choisir si, où et comment ils voulaient permettre la reproduction et la diffusion de leurs oeuvres.»
15.04 2015

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