Après la BnF, qui a annoncé vendredi un préavis de grève pour ce mardi 8 décembre, c'est au tour de la Documentation française d'entrer dans la danse de la contestation.

Un préavis de grève est déposé pour le même jour par la CFDT, la CGT et le Syndicat autonome des personnels du Premier Ministre (SAPPM), les trois syndicats majoritaires, et approuvé en assemblée générale par une majorité des agents de l'éditeur public.

L'intersyndicale proteste contre les conditions dans lesquelles se réalise la fusion avec les Journaux officiels, prévue par la RGPP et effective au 1^er janvier 2010.

Les syndicats évoquent notamment un manque de préparation et d'organisation de la fusion qui provoquerait, pour les agents de La Documentation française, un surcroît d'activité sans formation supplémentaire ni contrepartie humaine et des dysfonctionnements pénalisant l'éditeur et “menaçant la qualité du service rendu au public”.

Plus généralement, ils déplorent un déséquilibre dans la gestion du personnel au profit des salariés des J.O. et constatent une “rétrogradation quasi systématique des agents de la D.F. lorsque des doublons de poste existent”.

Ils estiment que la fusion est en réalité une “absorption pure et simple de l'éditeur, La Documentation française, par son imprimeur, les Journaux officiels.”

Contacté par Livres Hebdo, Xavier Patier, directeur des Journaux officiels et de la Documentation française, estime qu'«en période de changement, il est assez légitime que des inquiétudes s'expriment. Mais il s'agit d'une fusion gagnant-gagnant pour les deux entités, et elle s'opère dans des conditions qui donnent un avenir à la Documentation française, puisque ses missions sont réaffirmées, avec un budget pour financer son développement et une amélioration de la rémunération de ses personnels. »

Mardi, la journée devrait s'organiser autour des deux sites de La Documentation française. Un cahier de doléances devrait être rédigé par le personnel en grève à Aubervilliers, alors qu'un piquet de grève avec banderole sera installé Quai Voltaire.

La librairie et la bibliothèque devraient toutefois rester ouvertes au public.