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"Ce qui est formidable dans l'histoire de Twilight, c'est qu'on a découvert une nouvelle frange de la population prête à lire à un moment où il est plus courant de penser que la relève viendra du numérique." ISABELLE MAGNAC- Photo OLIVIER DION

Leader du marché jeunesse (21 % en volume et 16 % en valeur, selon Ipsos), Hachette Jeunesse se redéploie sous la houlette d'Isabelle Magnac, directrice générale de la branche livres illustrés d'Hachette Livre. Le secteur jeunesse, désormais organisé en quatre pôles (au lieu de trois), publie à lui seul quelque 900 nouveautés par an, avec une équipe de 60 salariés. Son chiffre d'affaires est en progression à 78,86 millions d'euros, pour près de 13 millions d'exemplaires vendus.

Cette réorganisation a été imposée par le départ de Charlotte Ruffault, directrice d'Hachette Jeunesse roman, et de Frédérique de Buron, directrice d'Hachette Jeunesse image, qui ont quitté "leurs fonctions opérationnelles mais restent chargées de mission auprès de la direction d'Hachette". "Chaque pôle possède une véritable autonomie, précise Isabelle Magnac, et fonctionne comme une maison d'édition à part entière, avec son contrôleur de gestion et son service marketing."

De jeunes éditrices

Le groupe a joué la mobilité interne : déjà en place à la jeunesse, Sarah Koegler et Cécile Térouanne se sont vu confier de nouvelles fonctions. Directrice de projets pour Hachette Jeunesse image, la première devient directrice du pôle Gautier-Languereau/Deux coqs d'or ; et la seconde, éditrice de Twilight et directrice du Livre de poche jeunesse, prend la direction du pôle Black Moon-Livre de poche jeunesse. De son côté, Maria Dorriots, qui était responsable des fusions et acquisitions auprès d'Arnaud Noury, P-DG d'Hachette Livre, a été nommée directrice du pôle Hachette Jeunesse collections Disney ; et Myriam Héricier, directrice de la VPC internationale de la branche fascicules et collections, dirige les licences et les "Bibliothèque rose" et "Bibliothèque verte". "Nous sommes ravis d'avoir pu faire jouer la promotion interne et de mettre aux commandes des éditrices talentueuses qui ont déjà connu beaucoup de réussite chez Hachette", confirme Isabelle Magnac.

Pour la directrice générale de la branche livres illustrés, la nouvelle organisation donne plus de visibilité à la création et offre "davantage de moyens". Pour le pôle licences, elle insiste sur l'intérêt pour les partenaires d'avoir un interlocuteur unique et une offre globale, qui va de l'image à la fiction en "Bibliothèque rose" et "Bibliothèque verte". Si la joint-venture avec Disney n'existe plus, Hachette reste l'éditeur en France des produits Disney. La major apprécie d'avoir une équipe dédiée et enregistre des résultats en progression depuis trois ans. "Disney a réussi une très belle mutation en rachetant Pixar et en développant des franchises pérennes. Cars 2 ou Toy Story 4 ont bien marché", souligne-t-elle.

L'aventure Twilight a eu pour Hachette Jeunesse des conséquences durables. Elle a notamment été l'occasion de créer le label Black Moon, pour les «young adults » de 15 ans et plus "qui ne se reconnaissaient pas en jeunesse". Au-delà, elle compte sur ses "très bons » éditeurs pour envisager "l'après-Twilight ». D'ores et déjà, le succès du Journal d'un vampire et de 16 lunes montre "que l'équipe a su imposer la marque au-delà de Stephenie Meyer". "Ce qui est formidable dans cette histoire, constate Isabelle Magnac, c'est qu'on a découvert une nouvelle frange de la population prête à lire - et qui lit finalement beaucoup - à un moment où il est plus courant de penser que la relève viendra du numérique."

Pour iPhone et iPad

Forte de cette expérience, la directrice d'Hachette Livres illustrés, se refuse à "exagérer l'importance du marché numérique en France", tout en estimant qu'"on se doit d'y être ». Elle annonce ainsi 500 titres numériques au catalogue d'Hachette Jeunesse d'ici à la fin de l'année. La fiction a été le fer de lance de la numérisation - depuis Twilight -, et les nouveautés, y compris les traductions, sont désormais systématiquement proposées dans ce format et sont disponibles sur l'iBookStore d'Apple, sur Numilog et "sur un maximum de plateformes possibles". Si elle reste prudente, elle dévoile cependant que des "apps" pour iPhone et iPad sont en préparation pour 2012 dans le pôle Gautier-Languereau-Deux coqs d'or.

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