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HarperCollins à la conquête du monde

Brian Murray Pdg HarperCollinsPublichers - Photo Olivier Dion

HarperCollins à la conquête du monde

Alors qu’HarperCollins vient d’annoncer son implantation en Allemagne, son P-DG Brian Murray a dévoilé mercredi 8 octobre ses stratégies lors du “CEO Talk” co-organisé par Livres Hebdo et d’autres journaux professionnels du livre. 

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Par Anne-Laure Walter, Francfort
Créé le 08.10.2014 à 19h42 ,
Mis à jour le 15.10.2014 à 11h48

Le jour de l’ouverture de la foire de Francfort, HarperCollins a annoncé la création de HarperCollins Allemagne. Son P-DG Brian Murray a pu préciser la stratégie de son groupe devant 180 personnes venues assister mercredi 8 octobre à 14h, au “CEO talk”, organisé par Livres Hebdo avec ses partenaires The Bookseller, Buchreport, PublishNews Brazil et Publishers Weekly.
 
HarperCollins crée donc une filiale allemande, HarperColllins Germany, à Hambourg, adossée aux éditions Harlequin, spécialisées dans la romance, que le groupe a fini d’acquérir en août. “Nous allons nous appuyer sur les équipes d’Harlequin et sans doute recruter pour proposer cinquante titres en allemand en 2015”, précise Brian Murray. 
 
Cette nouvelle marque sera lancée par la publication du best-seller de Daniel Silva The Heist (Le braquage) qu’HarperCollins compte lancer dans 16 pays sous sa marque dont la France. “Nous ne voulons pas forcer les auteurs mais nous acquérons désormais régulièrement des droits mondiaux, ce qui nous permet de traduire dans les pays européens.” HarperCollins possède ainsi les droits mondiaux de 60% des titres de son catalogue. “Avec une empreinte mondiale nous pourrons être plus agressifs pour négocier les droits mondiaux.”
 
Alors que les journalistes des magazines organisateurs n’ont pas manqué de relever la très grande différence de positionnement et de culture d’HarperCollins et Harlequin, Brian Murray prône la complémentarité des compétences. “Harlequin a une expérience fine du lectorat féminin, des clubs de lecture, des ventes dans les réseaux des hypermarchés ou des kiosques… HarperCollins a une grande tradition de la librairie, des auteurs et est très actif dans le numérique.”
 
L’industrie du livre dans le monde anglophone a selon lui “trouvé le bon équilibre entre le papier et le numérique” et l’économie numérique est source de nouvelles expériences qui élargissent le marché. Celle qui l’a le plus enthousiasmé reste le programme d’abonnement numérique qui est “un modèle vraiment très performant, nous ne pensions pas que cela marcherait si bien.”

L’étape suivante est donc pour lui la conquête des marchés autres que ceux de la langue anglaise. “Compte tenu de la nouvelle cartographie de l’édition dans le monde à l’heure du numérique, c’est le bon moment pour envisager une expansion en dehors de la zone anglophone”.
 
Et le bureau allemand n’est qu'un début selon lui. “Je vais demain en Suède puis au Pays-Bas. L’Allemagne a l’un des marchés les plus solides d'Europe et le bureau allemand d’Harlequin est le plus performant, mais nous discutons avec plusieurs autres pays.”

Les implantations se feront donc via Harlequin mais reste la question des trois pays où Harlequin est présent sous forme d’une joint-venture avec un éditeur déjà bien implanté : en Italie, au Brésil et en France (avec Hachette). “Nous sommes en discussion avec les partenaires d’Harlequin mais n’avons pas de réponses pour le moment.”
 
L’Europe n'est pas le seul horizon pour HarperCollins qui a acheté la semaine dernière au Brésil un gros éditeur religieux Thomas Nelson Brasil. “Le Brésil est très important dans notre stratégie car son industrie du livre est très dynamique. En fait, dès que nous voyons qu’un pays à un marché florissant, nous voulons en être.”

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