Homme, 45 ans, roumain, divorcé, père d’une jeune fille qui vit actuellement en Roumanie, bouquiniste, au chômage, réside aujourd’hui dans un centre d’accueil

« Si je compare par exemple avec la Bibliothèque nationale, ici, je suis chez moi, je peux dire que je suis chez moi ; là-bas, je suis étranger à tout. Pourquoi ? Je sais pas… parce qu’il y a quelque chose ici. C’est pour les aristocrates, ici c’est plus démocratique. Là-bas, c’est trop officiel, c’est un musée ? Une bibliothèque ? C’est pas clair. Je crois que je connais presque toutes les bibliothèques du quartier. Mais là, souvent, il y a seulement quelques bouquins dans les bibliothèques du quartier et là il y a une trentaine de places, tu risques d’être connu si tu vas toujours au même endroit. Ici, c’est le sentiment d’anonymat, c’est absolument super, super, super. Ce qui est absolument sûr, parce que j’avais lu ça : des grands écrivains qui viennent, en catimini, ici, comme on te demande pas le passeport pour entrer. J’ai lu plusieurs fois comment ils fréquentent la bibliothèque Pompidou, donc ils entrent. Il y a de grands professeurs qui viennent faire des recherches et qui peut-être sont à côté de toi. Donc c’est le sentiment d’anonymat, je crois, qui les arrange. Oui, je risque de devenir trop sentimental… Le rapport entre moi et la bibliothèque est trop sentimental. »

11.10 2013

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