2 janvier > Roman France

De retour de vacances, Victor, le narrateur, un écrivain, professeur d’anglais à Troyes - toute ressemblance avec Jean-Philippe Blondel ne saurait être fortuite -, reçoit une lettre de Patrick Lestaing, un homme âgé dont ce pourrait être le testament. Cette missive fait resurgir tout un pan du passé de Victor, en flash-back.

Nous sommes en 1984. Issu d’un milieu modeste, le jeune homme, bon élève, est parvenu à intégrer une hypokhâgne. Bosseur, appliqué, solitaire par devoir et parce qu’il ne se sent pas à sa place, il arrive à passer en khâgne. Alors qu’il n’a aucun ami parmi ses condisciples, il esquisse une relation avec Mathieu, un hypokhâgneux, en souffrance à cause de l’extrême et humiliante sévérité de Clauzet, son professeur de français. Ils échangent quelques mots entre deux cours, partagent des cigarettes. Et puis, un jour, Mathieu fait un scandale et se suicide en sautant par-dessus la rambarde d’un escalier. Victor est l’un des seuls témoins du drame. Du coup, il va se mettre à exister, à s’immiscer, au début malgré lui, consciemment ensuite et avec une sorte de jubilation, dans les vies des autres, qui tournent toutes autour du "tragique événement", et surtout de Patrick Lestaing, le père de Mathieu. Confident, Victor prend le rôle du fils de substitution. Tout cela est malsain, et il faudra une femme pour y mettre bon ordre : Anne, la mère de Mathieu, divorcée de Patrick, qui fait jurer à Victor de vivre sa vie, de sortir de leur histoire. Il cède, mais s’en tirera à sa façon : en racontant tout dans sa dissertation du concours de l’agrégation !

La boucle est bouclée, sous la forme d’un livre à la fois sensible et tendre, roman d’apprentissage contemporain signé Jean-Philippe Blondel, l’un de nos meilleurs écrivains. J.-C. P.

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