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Inondation : « Pas de perte irrémédiable pour le patrimoine » selon la BnF

Inondation : « Pas de perte irrémédiable pour le patrimoine » selon la BnF

Seulement 1500 ouvrages nécessiteront des traitements particuliers.

Par Vincy Thomas,
avec AFP Créé le 17.01.2014 à 00h42

L'importante fuite d'eau survenue dimanche soir à la Bibliothèque nationale de France à Paris « n'entraînera pas de perte irrémédiable pour le patrimoine », a annoncé jeudi la direction de la BNF.

« Le sinistre a touché trois magasins de stockage sur les 180 du site François-Mitterrand. Près de 12000 ouvrages sur plus de deux millions conservés au département Littérature et art ont été atteints à des degrés très divers », précise la direction dans un communiqué. Ce département est l'un des quatre départements de collection du site.

La direction de la BNF précise que « les ouvrages concernés sont très majoritairement postérieurs à 1850. Consciente de la gravité de cet incident, elle a tout mis en oeuvre dès le premier soir pour y faire face, grâce à l'engagement, à la compétence et au savoir-faire de ses agents, en particulier les personnels de la conservation ». Selon des témoignages rapportés par le journal 20 minutes, une salle a été dévolue au plan d’urgence. « Mais elle est trop petite pour l’ampleur de la catastrophe », explique un employé.

Plus de la moitié de ces 12000 ouvrages auront réintégré les magasins en fin de semaine. Les autres suivront progressivement. Environ 1500 nécessiteront des traitements particuliers: remise à plat, restauration de reliure ou lyophilisation après congélation.

L’Etat assumera la prise en charge des dommages

Venue évaluer jeudi en fin d'après-midi l'ampleur des dégâts, la ministre de la Culture Aurélie Filippetti s'est dite « impressionnée par le travail des équipes et l'étalage de tous ces ouvrages qui sèchent, posés sur la tranche, sous des ventilateurs ».

« Certains devront être remplacés et il faudra de nouvelles acquisitions, mais ce ne sont pas des livres rares », a-t-elle confirmé à l'AFP. « L'Etat étant son propre assureur, c'est l'Etat qui assumera la prise en charge » des dégâts.

« Tout est mis en oeuvre pour qu'un tel incident ne se reproduise pas. Fin 2013, une enveloppe de 3 millions d'euros a été débloquée pour remplacer certaines canalisations, et le réseau secondaire concerné par cette fuite sera intégralement changé dans l'année », a-t-elle assuré, précisant que 21 millions d'euros étaient consacrés chaque année à la sécurité et à la maintenance.

De son côté, le syndicat FSU a estimé que l'incident de dimanche était « le résultat de la diminution des budgets alloués à la maintenance », la CGT-BnF dénonçant pour sa part jeudi « les baisses continues de subvention du ministère », ce que réfute le ministère. Le syndicat accuse la direction de minimiser les dégâts et de ne pas être transparent : « Il est normal d’expliquer à la nation que son bien est abîmé. Des ouvrages du 16e siècle au 19e siècle ont été grièvement endommagés, des livres magnifiques, des couvertures en cuir, des collections royales...»

La BnF souligne que de 2001 à 2013, elle a mis en oeuvre 43 opérations de mise en conformité progressive des réseaux hydrauliques pour un montant de 3,4 millions d'euros.

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