Justice

Irina Ionesco vs Simon Liberati: délibéré le vendredi 7 août

Simon Liberati - Photo Francesca Mantovani

Irina Ionesco vs Simon Liberati: délibéré le vendredi 7 août

Irina Ionesco réclame la suppression de huit passages d'Eva, le prochain roman de Simon Liberati, dédiée à son épouse, Eva Ionesco, et 40 000 € de dommages et intérêts.

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Par Vincy Thomas
Créé le 03.08.2015 à 19h00 ,
Mis à jour le 04.08.2015 à 09h16

Le Tribunal de grande instance de Paris a examiné, lundi 3 août à 11h , le référé déposé contre l'écrivain Simon Libérati et les éditions Stock par Irina Ionesco, qui les accuse d'atteinte à sa vie privée. L'auteur était présent. La décision sera rendue vendredi 7 août à 16h.

L'accusation, représentée par Me Emmanuel Pierrat (par ailleurs blogueur sur livreshebdo.fr) demande la suppression de huit passages - 69 lignes sur 278 pages, selon les conclusions de Me Anne Veil, qui représente l'éditeur et l'écrivain - la concernant dans le roman Eva, dont la sortie en librairie est prévue le 19 août. Simon Liberati y fait une déclaration d'amour à son épouse, Eva Ionesco, fille d'Irinia Ionesco, dont le portrait est peu flatteur dans ce roman.

"En demandant la suppression de ces huit passages, Mme Irina Ionesco vise en réalité la condamnation à mort du livre puisque la suppression de passages reviendrait à en interdire la sortie en pleine rentrée littéraire", explique la défense, qui rappelle que le livre est "déjà engagé dans les circuits de distribution." Me Veil a précisé lors de la discussion que le livre ne comportait aucune révélation sur la vie intime de la mère d'Eva Ionesco.

L''accusation demande la condamnation de l'éditeur "à supprimer tout ou partie des passages" du livre qui "portent atteinte au droit au respect de l'intimité de la vie privée de Mme Irina Ionesco." Elle ordonne à titre subsidiaire que le livre comporte "l'insertion d'un encart informant le lecteur de ce que livre constitue une atteinte à la vie privée (...) dans chaque exemplaire de l'ouvrage (...) avant toute distribution et mise à disposition du public sous astreinte de 250€ par infraction constatée". Enfin Irina Ionesco réclame à titre provisionnel la somme de 40 000 € au jour de la commercialisation du livre, "en réparation du préjudice résultant de l'atteinte au droit au respect de l'intimité de sa vie privée" et à 8 000 € au titre de l'article 700 du Code procédure Civile.

Règlement de compte à Saint-Germain-des-Prés

De son côté, la défense a rappelé la procédure en cours qui oppose Eva et Irina Ionesco, et qui, jusqu'à présent, a été défavorable à cette dernière, soulignant que le référé contre Simon Liberati était une conséquence de ce périple judiciaire qui dure depuis quatre ans: "Il y a moins de deux mois (...) la Cour d'appel de Paris (...) a interdit à Mme Irina Ionesco d'exposer, de vendre ou de diffuser par tous les moyens des images de Mme Eva Ionesco sans le consentement exprès de celle-ci et l'a condamnée à lui verser la somme de 7 000 € à titre de dommages et intérêts."
L'avocate ajoute:  "C'est donc dans ce contexte très particulier de règlement de compte" qu'Irina Ionesco "tente d'instrumentaliser le juge des référés en engageant une procédure tapageusement médiatisée dans le seul but de nuire à son gendre, Simon Liberati, et à sa fille, Eva Ionesco", citant d'ailleurs l'article de Livres Hebdo du lundi 27 juillet dans son argumentaire.

En conclusion, Me Veil demande de débouter Madame Irina Ionesco de toutes ses demandes, fins et conclusions. Réponse vendredi, à quelques jours du lancement de la rentrée littéraire.

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