Librairie numérique

"Amazon.fr lance aujourd’hui Kindle Unlimited, un nouveau service d’abonnement qui offre à ses clients un accès illimité à une vaste sélection d’e-books Kindle pour 9,99 euros par mois", annonce le site dans un communiqué. Le lancement est assorti d'une promotion à 0,99 euro pour le premier mois.
 
Eyrolles pour le pratique, Fleurus (groupe Média Participations) pour la jeunesse ou l'Encyclopaedia Universalis pour l'édition de référence figurent parmi les maisons qui ont accepté le contrat d'Amazon. L'essentiel du fonds en français est constitué de petites maisons, d'éditeurs Internet  uniquement, en recherche de visibilité, ou d'auteurs auto-édités chez Amazon. Pour compenser cette pauvreté, le site met en avant son vaste fonds en anglais.
 
La formule de l'accès illimité, à l'image de ce qui a été d'abord testé dans la musique (avec Spotify ou Deezer) puis la vidéo (avec Netflix) suscite dans l'édition les mêmes réserves que chez les producteurs de ces contenus audio-visuels : les rémunérations sont faibles et font craindre un effet de substitution avec le livre imprimé, qui assure encore l'essentiel de l'activité, et avec le livre numérique en téléchargement qui démarre à peine en France.
 
Aux Etats-Unis, Holly Ward, auteur auto-éditée qui rencontrait un certain succès sur la plateforme Kindle Direct Publishing a témoigné de cet effet substitution : "Kindle unlimited a anéanti mes ventes", déclare-t-elle sur son blog, après avoir constaté que ses revenus se sont effondrés d'environ 75%.
 
Les auteurs auto-édités n'ont pas le même traitement que les éditeurs. Les premiers, qui acceptent de figurer dans KU se partagent une somme forfaitaire qu'Amazon fixe chaque mois. Elle était d'environ 3 millions de dollars en novembre. Les éditeurs encaissent une vente nette, dont le montant est une fraction plus ou moins importante du prix du livre en téléchargement, lorsqu'un lecteur a lu plus de 10% de l'ouvrage.
 
La formule séduit les éditeurs quand ils y voient le moyen de remettre en marché une partie de leur fonds qui ne trouve pas sa place dans les autres circuits de vente. "C’est un accès illimité et facile sur un échantillon limité de titres du fonds difficiles à trouver dans l’univers physique. Pour le moment, c’est du bonus", déclarait Claude de Saint Vincent, directeur général de Média Participations, en septembre dernier, alors que les rumeurs d'ouverture de ce service gagnait l'Europe.
 
Amazon l'a ouvert d'abord aux Etats-Unis, puis au Royaume-Uni, en Allemagne, en Italie et en Espagne. En France, Iznéo (en BD), Youboox et Youscribe l'ont précédé.

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