Le petit label Meian, du groupe IDP, spécialisé dans la vidéo, fait le pari fou de lancer en France en septembre la saga Kingdom. Si elle s’écoule par millions d’exemplaires au Japon, la série n’avait jamais trouvé preneur en France. Trop longue (déjà 50 tomes, probablement une centaine au final), elle est construite autour d’un sujet ardu - les guerres en Chine au Ve siècle avant notre ère.

"C’est vrai que Kingdom est d’un genre difficile, reconnaît Benjamin Uzan, patron d’IDP. Mais nous espérons de bonnes surprises grâce aux fans." Une communauté de quelque 3 000 lecteurs est fédérée autour d’un site de scantrad, dont les animateurs ont été engagés pour travailler sur l’adaptation. "Ce sont des passionnés qui ont fait connaître cette série en France. Pour la traduction, nous avons engagé une personne licenciée en histoire de la Chine. Il n’a donc pas été question de minimiser les coûts. Kingdom fera même partie des mangas les plus coûteux hors licence."

L’autre pari est la diffusion: en direct auprès des libraires (Meian travaille sans diffuseur) et par abonnement (envoi à domicile des deux tomes mensuels).

Selon certains spécialistes du manga, Meian ne parviendra pas au bout des 50 tomes de cette licence Shueisha, à la rentabilité impossible. Mais, pour Benjamin Uzan, "tout est calculé". Il compte même utiliser Kingdom comme rampe de lancement pour d’autres publications.

29.06 2018

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