Genève

La Bibliothèque de la cité, l’un des sept établissements du réseau municipal de Genève, a rouvert ses portes le 9 mai entièrement transfigurée après neuf mois de travaux. Pour se réinventer complètement, elle s’est attaché les services de la designer parisienne Matali Crasset. La nécessité de rénover ce bâtiment de 3 000 m2 ouvert en 1991 a rapidement donné naissance à un projet de refonte en profondeur de toute l’organisation et de la logique même de la bibliothèque. "Les principaux enjeux étaient de renforcer la visibilité des collections, de déjouer leur aspect figé, de décloisonner les espaces et de rendre les usagers plus autonomes", détaille Jean-Pierre Kazemi, chargé de communication des bibliothèques et discothèques municipales de Genève.

Après un travail approfondi avec l’équipe, la designer, qui a déjà réalisé une bibliothèque de plage à Hyères, a traduit cette nouvelle philosophie en introduisant de la couleur, des rayonnages disposés en soleil pour faciliter la circulation, du mobilier - poufs, banquettes -, invitant à des postures plus informelles. "J’ai voulu faire un lieu facile à s’approprier, où les gens aient envie de se poser", explique Matali Crasset. Les noms imagés donnés aux différents étages marquent la volonté de placer l’usager au cœur de la logique. Au rez-de-chaussée, "Le monde et moi" propose l’actualité, la presse, ainsi qu’un pôle consacré à la ville de Genève. Les lecteurs peuvent s’installer dans un espace polyvalent à proximité pour lire le journal en buvant un café.

Dans les étages supérieurs, "Le monde imaginaire" est dédié à la fiction, et "Le monde en devenir" au jeune public. Le classement des collections mélange les supports, tandis que des rayonnages avec des alcôves permettent de présenter des sélections thématiques. De nouveaux espaces pour les animations culturelles et les ateliers ont été créés."Nous devons offrir aux usagers la possibilité de produire et réfléchir à la manière de valoriser ces productions dans une logique de relation horizontale et non plus verticale", souligne Jean-Pierre Kazemi. Le Labo cité, espace éphémère entièrement numérique, qui a fonctionné pendant la fermeture de la bibliothèque, a permis de tester les ressources en ligne. Le coût total des travaux est de 1,8 million de francs suisses, soit environ 1,7 million d’euros.
Véronique Heurtematte

03.07 2015

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