Montpellier

La mutualisation à l'honneur aux Journées de l'Abes

La mutualisation à l'honneur aux Journées de l'Abes

Les rencontres annuelles de l'Agence bibliographique de l'enseignement supérieur ont permis de faire le point sur trois grands chantiers de mutualisation à l'échelle nationale, dont le Système de gestion de bibliothèque mutualisé.
 

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Par Véronique Heurtematte,
Créé le 11.05.2017 à 17h07

Les Journées de l'Abes (Agence bibliographique de l'enseignement supérieur) ont attiré les 10 et 11 mai à Montpellier 580 professionnels de l'information et de la documentation. Comme chaque année, ces rencontres ont été l'occasion de faire le point sur les grands chantiers du moment.

Le SGBM opérationnel en septembre 2017

Cinq mois après l'annonce des quatre fournisseurs retenus pour la mise en place du Système de gestion de bibliothèque mutualisé (Decalog-Data management, Ex-Libris, Linagora-Biblibre et OCLC), les retours d'expérience des bibiothèques servant de sites pilotes étaient très attendus. Leurs représentants ont exposé les processus de travail de collaboration entre les différents établissements regroupés pour l'élaboration des cahiers des charges et la passation des marchés de réinformatisation. Le travail à plusieurs ralentit les processus, ont témoigné les intervenants, mais permet de profiter des compétences de chaque établissement. La difficulté est de maintenir l'intérêt autour d'un projet de longue haleine. "Ce n'est pas seulement un projet technique concernant uniquement les bibliothécaires du groupe de travail mais un projet dans lequel on doit impliquer l'ensemble des personnels, a souligné Raphaële Bussemey, de la bibliothèque universitaire de Clermont. Il faut avoir une communication effficace et insuffler de l'énergie".

Dans les premiers établissements ayant signé leur contrat, l'utilisation du SGBM en situation réelle débutera en septembre 2017, pour un basculement définitif prévu courant 2018. A terme, 46 établissements documentaires, soit 60% des établissements de l'enseignement supérieur, se réinformatiseront avec une solution SGBM.

Collections d'excellence pour la recherche

Le programme CollEx (Collections d'excellence pour la recherche), remplacera définitivement l'ancien dispositif des Cadist (Centres d'acquisition et de diffusion de l'information scientifique et technique) en 2018. Neuf bibliothèques porteuses et dix bibliothèques associées ont été choisies pour déployer les différents volets du projet qui prévoit à la fois l'acquisition de ressources électroniques, l'élaboration d'une stratégie nationale en matière de numérisation, et la poursuite des plans de conservation partagée assurés jusqu'alors par les Cadist. CollEx est doté d'un budget annuel de 5 millions d'euros.

Fichier national d'entités

Le futur Fichier national d'entités (FNE), auquel travaillent conjointement l'Abes et la Bibliothèque nationale de France (BNF), a, quant à lui, pour objectif de mieux intégrer les référentiels produits par les bibliothèques dans le Web de données et de faciliter leur réutilisation. "Les bibliothèques sont de véritables raffineries de production de données dont la qualité n'est plus à démontrer", a expliqué avec humour Frédérique Joannic-Seta, directrice du département des Métadonnées de la BNF, en charge projet. A l'issue des différentes études menées sur l'existant et les aspects techniques et logistiques, le lancement officiel du FNE est espéré pour l'été 2018, avec une mise en oeuvre à l'horizon de 2021.

Ces projets ont en commun la volonté de mutualiser les ressources et les compétences et d'améliorer la qualité des données publiées. "Aujourd'hui, on ne peut plus rien faire seul, résume David Aymonin, directeur de l'Abes. Il faut avoir l'intelligence de se répartir les tâches à la bonne échelle et avoir l'exigence que les données que nous publions en ligne soient des données “cinq étoiles”, comme le définit Tim Berners-Lee, l'inventeur du Web, c'est à dire de qualité, identifiées, interopérables et échangeables librement. Cela peut paraître de la science fiction mais nous avons la technologie et nous acquérons les savoir-faire nécessaires pour y arriver. C'est la base d'une économie de la connaissance”.

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