3 septembre > roman Etats-Unis

Charles Frazier- Photo GREG MARTIN/GRASSET

Eleveur de chevaux et écrivain, Charles Frazier a d’emblée prouvé qu’il était un conteur aussi puissant que serein. Couronné par le National Book Award en 1997, best-seller mondial ensuite adapté à l’écran par Anthony Minghella avec Nicole Kidman et Jude Law, Retour à Cold Mountain (Calman-Lévy 1999, repris au Livre de poche) montrait un romancier tout aussi à l’aise dans l’art de faire avancer son intrigue, de creuser ses personnages et de planter un décor naturel. Ce qu’il a ensuite confirmé avec son roman suivant, Treize lunes (L’Olivier, 2008, repris chez Points), et aujourd’hui avec A l’orée de la nuit.

Luce vit dans les Appalaches près d’un lac, au Pavillon dont elle est la gardienne depuis la mort du propriétaire. Sa paie est dérisoire, elle se débrouille avec les produits du jardin et du verger. Elle s’occupe aussi des enfants adoptifs imposés par l’Etat, un frère et une sœur. Ces jumeaux, deux "jeunes prédateurs", Dolores et Frank, ne prononcent pas le moindre mot, tentent tous les mauvais coups possibles, refusent qu’on les déshabille pour les laver. Ce sont les enfants de la défunte sœur de Luce, Lily, qui a été poignardée devant eux par Bud, mari de Lily en secondes noces. Un sale type, ce Bud. Une vraie brute épaisse qui a tâté de la prison après le meurtre mais en est sorti grâce à un avocat talentueux.

Bud n’a pas tardé à reprendre ses bonnes habitudes. Il a décidé de dévaliser des stations-service, des supérettes et de devenir l’homme de main d’un vieux bootlegger. En attendant de recroiser la route de Dolores et Frank dont il est persuadé qu’ils détiennent le magot de leur mère… Violent et gracieux à la fois, A l’orée de la nuit rappelle le film de Charles Laughton, La nuit du chasseur. Avec un Robert Mitchum qui aurait été parfait dans le rôle de Bud. Al. F.

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