Elles se sont construites au fil du temps et constituent les emblèmes du réseau de distribution du livre en France. Mais aujourd’hui, les grandes librairies indépendantes doivent faire face à un enjeu majeur : leur transmission. Qui peut reprendre des paquebots tels Dialogues à Brest, Martelle à Amiens ou La Boîte à livres à Tours, lesquels dépassent le millier de mètres carrés, dégagent plusieurs millions d’euros de chiffre d’affaires et ont à leur tête des libraires en âge d’y réfléchir ?

Les exemples récents de Richer à Angers, de Sauramps à Montpellier ou même d’Ombres blanches à Toulouse, où une solution semble se dessiner, prouvent que le processus est au mieux long et complexe, mais qu’il peut aussi se révéler périlleux.

Autre défi de poids, l’évolution de leur modèle. Les grandes librairies ont à réinventer une organisation leur permettant d’être rentables alors même que leurs charges s’accroissent, que leurs zones d’influence, les centres-villes, se dévitalisent et que leur concurrence directe s’intensifie, les grandes surfaces culturelles étant engagées dans une conquête de territoire.

A tel point que Pierre Coursières, P-DG du Furet du nord, ne cache plus ses ambitions. Le candidat malheureux à la reprise de Sauramps rappelait ainsi dans nos colonnes (1) qu’il s’estimait "le mieux placé et le mieux organisé pour fédérer les grandes librairies de grandes villes", avec pour objectif de "développer des marques localement, tout en leur apportant une mutualisation des services support et des achats". C. Ch.

(1) Voir LH 1148 du 3.11.2017, p. 20-23.

05.01 2018

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