Ouest Provence

La politique documentaire comme pierre angulaire

La médiathèque de Miramas, tête du réseau des 8 bibliothèques intercommunales du SAN Ouest Provence qui regroupe 6 communes. - Photo DR/Médiathèque de Miramas

La politique documentaire comme pierre angulaire

La médiathèque intercommunale Ouest Provence a mené très loin la réflexion sur les acquisitions. Une préoccupation aujourd’hui largement partagée par les professionnels.

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Par Véronique Heurtematte,
avec Créé le 23.05.2014 à 02h34

La tendance actuelle qui consiste à favoriser, dans les bibliothèques, les espaces de convivialité et la fluidité de circulation, de même que des budgets bien souvent orientés à la baisse, conduisent les professionnels à limiter l’accroissement des collections, et à réfléchir de manière plus approfondie à leur politique documentaire. Cette réflexion, la médiathèque intercommunale Ouest Provence (Miop) a été l’une des premières en France à l’entamer, dès le début des années 2000, et à la mener aussi loin. Au point de servir aujourd’hui d’exemple pour nombre de bibliothécaires de plus en plus demandeurs d’information et d’outils dans ce domaine. "Les bibliothécaires ont compris que la collection s’inscrit aujourd’hui dans une logique de flux et non d’accroissement, note Jérôme Pouchol, directeur de la politique documentaire du réseau des médiathèques Ouest Provence et rédacteur d’un blog très consulté sur la question. Le désherbage ne consiste plus à se demander ce qui doit être enlevé mais plutôt ce qui mérite d’être gardé."

A la Miop, les acquisitions sont réparties entre une cinquantaine de responsables documentaires ayant chacun en charge un domaine thématique (rock, droit, polar…). La clé de voûte du système est la fiche domaine qui dresse un état des lieux très précis et régulièrement actualisé pour chaque thème : la charte documentaire - visible par les lecteurs sur le site de la médiathèque -, l’énoncé des objectifs, le paysage éditorial, l’environnement spécifique, un bilan statistique, etc. Pour éviter tout phénomène d’appropriation et renouveler le regard sur les collections, les responsables documentaires changent de domaine d’acquisition tous les 4 à 5 ans. Très structurée, la politique documentaire n’est pas pour autant rigide : l’avis des lecteurs est largement pris en compte puisque 75 % de leurs suggestions d’achat sont satisfaites, ce qui représente 5 % du budget d’acquisition global et 40 % du budget littérature française. Autre particularité de cette organisation : les responsables documentaires ne sont pas seulement des acquéreurs mais aussi des producteurs de contenus, ils font de la veille sur leur domaine et sont formés à l’écriture Web. "Nous évaluons régulièrement nos orientations, ce qui permet d’offrir une meilleure réponse aux attentes de notre public, affirme Jérôme Pouchol. La collection devient un service parmi les autres."

Véronique Heurtematte

Plus d’information sur :

http://docmiop.wordpress.com/la-poldoc-de-la-miop/

23.05 2014

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