En février prochain, l’estimation de GFK sur l’évolution du marché numérique en 2017 ne devrait pas révéler de progression plus spectaculaire que l’année précédente (+ 12 %). Et il est probable qu’il en sera de même en 2019. L’étude SGDL-SNE-Sofia sur la lecture numérique confirme chaque année ce développement paisible, qui satisfait les éditeurs et les libraires. Une croissance plus rapide ne créerait pas de marché, mais révélerait un effet de transfert au profit d’Amazon : c’est ce qui s’est passé aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, à la faveur des prix cassés par le groupe américain qui s’est ainsi imposé.

Car dans le livre, la technologie numérique n’apporte pas encore de rupture déterminante par rapport au support physique, mais juste des avantages indéniables et quelques inconvénients regrettables. Le contrôle du prix évite cet effet de destruction de valeur pour les éditeurs et les libraires, sans étouffer toute perspective de vrai développement sur certains segments de marché, là où l’imprimé rencontre ses limites : relances de fonds de catalogues avec des promotions ponctuelles faciles à organiser, fluidité de diffusion pour les littératures de genre vite consommées, export lorsque les problèmes de droit et de technique seront résolus, accessibilité pour les lecteurs handicapés, lorsque les questions d’adaptation seront surmontées.

Via l’autoédition, le numérique a par ailleurs libéré une création inadaptée à l’édition traditionnelle, la part inconnue de ce marché, sous le contrôle presque absolu d’Amazon. H. H.

05.01 2018

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