Enseignement supérieur

Plus de vingt ans après sa création, l’Agence bibliographique de l’enseignement supérieur (Abes) va connaître une nouvelle mutation. Alors que la qualité des métadonnées et leur visibilité sur le Web deviennent des enjeux primordiaux pour tous les acteurs du monde de l’information et de l’édition, l’agence hérite d’une nouvelle mission : la création d’un entrepôt national de métadonnées. Cette plateforme a pour vocation de réunir les métadonnées de tous les documents produits - thèses, revues, etc. - ou achetés par les établissements de l’enseignement supérieur et de la recherche. La description sera fine : au niveau de l’article pour les revues et du chapitre pour les livres.

L’enjeu de l’EMA (entrepôt des métadonnées de l’Abes) est d’améliorer la connaissance de l’activité scientifique et pédagogique des établissements. "Actuellement, un président d’université n’a pas une visibilité exhaustive sur tout ce qui est produit dans sa propre institution", souligne Jérôme Kalfon, directeur de l’Abes. Ce nouvel outil viendra compléter les initiatives existantes telles que les archives ouvertes Hal, les métadonnées mises à disposition par la Bibliothèque nationale de France sur Data.bnf.fr ou encore Revues.org, le portail des périodiques en sciences humaines et sociales. "Ce secteur compte une grande diversité d'opérateurs, poursuit Jérôme Kalfon. Jusqu'à présent, chacun travaillait en silo. Le big data nous conduit à fédérer les initiatives nationales selon des principes de complémentarité. Pour les référentiels, par exemple, nous allons travailler en cohérence forte avec la Bibliothèque nationale de France sans exclure d'autres contributeurs. Par ailleurs, la coopération avec les éditeurs qui nous fournissent leur métadonnées crée un cercle vertueux d'amélioration et de visibilité de ces données."

Le projet, présenté lors des rencontres annuelles de l’Abes les 10 et 11 mai à Montpellier, s’articule autour de quatre axes : collecter les métadonnées, les améliorer et les produire ; mettre en place des référentiels permettant de les inscrire dans le Web de données ; acheter des ressources numériques - tâche qui incombe à l’Abes depuis plusieurs années déjà - ; mutualiser et développer des services à valeur ajoutée tels que le projet SGBM (système de gestion de bibliothèque mutualisé), sur les rails depuis deux ans.

Véronique Heurtematte

13.05 2016

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