Paris

Seule librairie du réseau, aujourd’hui disparu, à garder le nom "L’Arbre à lettres", la librairie parisienne située au 62, rue du Faubourg-Saint-Antoine, près de la Bastille, reprend du poil de la bête. Lors du départ en retraite de sa fondatrice, Martine Dantin, elle a été reprise non pas, comme cela avait été prévu, par sa nièce Laura de Heredia qui, après cinq ans au sein du réseau, a abandonné le projet fin 2014, mais par Actes Sud, qui en a signé le rachat le 1er juillet.

"En tant qu’éditeur, on ne peut pas laisser disparaître de telles librairies", observe Jean-Paul Capitani, directeur du développement de la maison arlésienne, à la tête de huit autres points de vente. Dans la foulée, des travaux de rénovation ont été entrepris et, depuis fin août, la librairie, qui a gardé son équipe intacte et son autonomie de gestion, fait peau neuve. Alors qu’elle était restée telle quelle depuis sa création il y a vingt-cinq ans, elle s’est mise en conformité avec les normes obligatoires, notamment d’accessibilité, mais aussi avec celles correspondant aux modes de consommation actuels. Les allées ont été élargies afin de faciliter la circulation, ce qui "permet aux clients de s’arrêter plus facilement devant les rayonnages des bibliothèques", observe déjà Michel Stievenard, directeur de la librairie.

Les luminaires sur rail ont laissé place à des leds intégrés dans de faux plafonds masquant désormais les installations électriques. Surtout, l’entrée du magasin a été réaménagée. L’escalier en colimaçon qui y était installé dans une cage en verre a été supprimé au profit d’un escalier intérieur situé après le rayon littérature. Une porte, ouvrant sur la rue et donnant accès à un escalier indépendant de la librairie, permet d’accéder aux étages sans passer par le magasin.

L’opération fait sens car les deux étages, auparavant dédiés aux bureaux et aux réserves, vont accueillir un laboratoire d’éditeurs liés à Actes Sud. Sindbad est déjà installé ; Cambourakis et Inculte devraient lui emboîter le pas. Fort de ce nouvel environnement, Michel Stievenard table sur un regain de dynamisme et sur un redressement progressif du chiffre d’affaires à 2,5 millions d’euros, contre 2,2 millions en 2014.

Clarisse Normand

04.09 2015

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