Disparition

Claude Parent, architecte et théoricien de l'architecture qui avait notamment travaillé sur la centrale nucléaire de Cattenom, le Théâtre Silvia Monfort à Paris et l'Hôtel de région à Marseille, est décédé à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) au lendemain de son anniversaire, le 27 février 2016. Il venait d'avoir 93 ans.

Le théoricien, qui avait reçu le grand Prix national d'Architecture en 1979 et était membre de l'Académie des Beaux-Arts, a écrit de nombreux ouvrages, dont Vivre à l'oblique en 1970 (réédité par les Nouvelles éditions JMP en 2004), Les maisons de l'atome (1984 chez Moniteur), Le cœur de l'oblique (Nouvelles éditions JMP en 2004)...

Il avait également fait l'objet de plusieurs livres dont Monographie critique d'un architecte, Claude Parent par Michel Ragon (1982 chez Dunod), Le fou de la diagonale : Claude Parent, architecte : entre barbarie et civilité de Béatrice Simonot (Actes Sud, 2008) et Claude Parent : l'oœuvre construite, l'œuvre graphique à l'occasion de l'exposition qui lui a été consacrée à la cité de l'architecture et du patrimoine en 2010.

Ensembles socioculturels et architecture nucléaire

Après avoir fréquenté pendant dix ans l'atelier de Noël Le Maresquier aux Beaux-Arts de Toulouse et effectué des stages dans les ateliers des architectes Jean Trouvelot et Charles Le Corbusier, Claude Parent devient architecte à Neuilly en 1955. En 1962, il conçoit avec André Bloc et les architectes iraniens Foroughi et Ghiai la Maison de l'Iran à la Cité Universitaire de Paris. Il réalise également des ensembles commerciaux et socioculturels (à Sens, Reims, Nevers), des immeubles de bureaux à Lyon, des collèges et lycées à Prague, tout en travaillant dans le domaine de l'architecture nucléaire (centrales de Cattenom et de Chooz).

Entre 1964 et 1968, il élabore avec le philosophe Paul Virilio le concept de "fonction oblique" qui préconise la fixation de la vie des hommes sur des plans inclinés. L'architecte Jean Nouvel, qui fut son élève, explique ainsi : "récusant la ville verticale, [Claude Parent] a imaginé les inclisites, cités obliques où les habitants comme les montagnards vivent essentiellement sur les pentes, nouvelle organisation de l’espace basée sur la santé et le plaisir du corps en mouvement”. L'église Sainte-Bernadette à Nevers (1963-1966), le complexe culturel de Charleville (1965) ou encore les centres commerciaux de Reims-Tinqueux (1969) et de Sens (1970) illustrent ce concept.
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"Claude Parent est l’architecte qui, dès les années 1960, a donné une autre vision de l’architecture française, vision orientée vers le futur et vers l’art, dans une direction diamétralement opposée à celle de Le Corbusier”, a également souligné Jean Nouvel dans un communiqué. "Immense dessinateur, en véritable Piranèse de ce siècle, il nous laisse des centaines d’images poétiques et utopiques.”

Depuis le 14 janvier, la galerie Azzedine Alaïa expose plusieurs projets de musées non réalisés de Claude Parent et Jean Nouvel. Claude Parent avait notamment revisité sa proposition pour le concours du Centre Pompidou, sorte de tumulus creux recouvert d'une forêt. Etaient également présentés un musée oblique (1972), une scénographie oblique (2015) et son tout récent et radical "Nouveau Musée". L'exposition, qui devait s'achever le 28 février, a été prolongée jusqu'à 2 mars.


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