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Le Bief au carrefour

"L’organisation de la présence française dans les foires et salons à l’étranger reste la fonction la plus importante du Bief, en termes de temps comme de budget. Mais je crois aussi beaucoup aux études et aux rencontres." Vera Michalski, P-DG de Libella et nouvelle présidente du Bief - Photo Olivier Dion

Le Bief au carrefour

Pour Vera Michalski, la P-DG de Libella qui succède à Alain Gründ à sa présidence, le « vrai rôle » du Bureau international de l’édition française est de favoriser les rencontres avec les professionnels à l’étranger.

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Par Fabrice Piault,
Créé le 11.10.2013 à 19h48 ,
Mis à jour le 29.11.2013 à 17h38

Conseil d’administration renouvelé, nouvelle présidente. Après dix ans sous la présidence d’Alain Gründ, qui reste membre du conseil d’administration, le Bureau international de l’édition française (Bief) s’est donné un nouveau visage lors de son assemblée générale du 19 mars. Pour Vera Michalski, il y a une certaine « logique » à avoir accepté de présider l’office de promotion de l’édition française à l’étranger. « Nous sommes un des groupes français les plus internationaux, rappelle la P-DG de Libella, qui passe beaucoup de temps dans les avions. Nous avons toujours cru à l’importance internationale des foires, nous avons des bureaux dans plusieurs pays, je parle plusieurs langues et j’arpente régulièrement le terreau fertile de la Foire de Francfort. » A ses côtés, après le départ du P-DG de Grasset et de Fayard, Olivier Nora, et de Liana Levi, P-DG de la maison du même nom, Laurent Laffont (Lattès) et Guillaume Dervieu (Albin Michel) rejoignent également le conseil d’administration porté de 9 à 10 membres (voir p. 65).

 

 

Organiser les rencontres.

« Je ne viens pas pour tout révolutionner », précise Vera Michalski, qui souligne qu’« Alain Gründ a fait un travail remarquable ». Pour sa nouvelle présidente, convaincue que « l’édition française a une vraie place à tenir à l’international », l’organisation de la présence française dans les foires et salons à l’étranger reste « la fonction la plus importante du Bief, en termes de temps comme de budget. Mais, ajoute-t-elle, je crois aussi beaucoup aux études et aux rencontres. Le vrai rôle du Bief est de favoriser les rencontres avec les professionnels à l’international. »

 

Sous la présidence de l’ex-P-DG de Gründ, également ancien président de l’Union internationale des éditeurs, le Bief a légèrement resserré le nombre de foires internationales - une petite vingtaine - auxquelles il participe chaque année. Il a dans le même temps mis en place un dispositif étoffé de rencontres et de séminaires internationaux B2B, moins coûteux même s’ils sont très lourds à monter. « C’est un axe stratégique, qui séduit beaucoup d’éditeurs », se félicite Jean-Guy Boin, directeur général du Bief depuis douze ans, qui pointe que ces rencontres sont conçues « dans une interrelation avec nos adhérents ». Il ajoute : « Une des forces des équipes du Bief est d’entretenir des liens très étroits avec les responsables des droits et les éditeurs. » Au printemps de 2012, des rencontres ont attiré à Istanbul, dans le secteur jeunesse, 24 éditeurs français et 28 turcs, et à Berlin, dans le secteur littérature, 25 éditeurs français et 80 allemands (1). Cette année, six rencontres thématiques ont été prévues au premier semestre en Allemagne, Pologne, Turquie, Russie et France, auxquelles s’ajoutent sept initiatives dans le cadre du programme d’échanges professionnels établi par l’office de promotion internationale (2).

 

 

Les outils.

Le Bief produira par ailleurs encore en 2013 une demi-douzaine de catalogues collectifs thématiques, généralement bilingues. Il a programmé une douzaine d’études de marché, dont quatre généralistes (Roumanie, Chine, Norvège, Turquie), et, deux ans après la précédente, une nouvelle étude internationale sur les achats et les ventes de droits numériques, pilotée par un comité comprenant une bonne douzaine de professionnels experts. Vera Michalski entend enfin conforter, à New York, l’activité de la French Publishers Agency, filiale du Bief à 100 %, « très importante dans un pays comme les Etats-Unis où les Français éprouvent des difficultés à vendre leurs droits ».

 

Pour ses initiatives, le Bief, qui compte 17 salariés à Paris et 4 à New York, « a la chance d’avoir l’appui du Centre national du livre », se réjouit sa nouvelle présidente. Plus des deux tiers du budget du Bief, qui s’élève à 3,7 millions d’euros pour 2013, sont alimentés par le CNL, un gros quart provenant du produit des services aux éditeurs et des cotisations des 280 maisons adhérentes. « Nous avons la chance d’avoir une organisation bien gérée, dont les comptes sont sains », observe encore Vera Michalski. <

(1) LH 913, du 8.6.2012, p. 45.
(2) Tout le programme sur www.bief.org

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