Religion

Quatre mois à peine après son arrivée comme président du directoire des éditions du Cerf en juin, l’ancien président du CNL, Jean-François Colosimo, a dû procéder à une restructuration importante de l’entreprise. Elle implique un plan de licenciement collectif, prenant effet au 1er janvier, qui touche 28 personnes, sur un effectif de 50 correspondants à 44 équivalents pleins-temps. Le Cerf annonce 14 licenciements de personnes qui devront retrouver un emploi, 4 départs à la retraite, 2 départs volontaires et 8 dominicains repris par leur ordre. Il reste 22 salariés pour redresser ce fleuron de l’édition religieuse, dont la province dominicaine est l’actionnaire majoritaire.

Jean-François Colosimo justifie ces mesures par des pertes structurelles enregistrées par la maison depuis dix ans. « Les pertes représentaient le quart du chiffre d’affaires qui était de 7 millions en 2012, précise-t-il. Cette situation s’explique par les choix stratégiques qui avaient été faits d’occuper des champs tels que la librairie, la diffusion et la distribution à l’export (Suisse, Canada, Benelux) avec l’entrepôt d’Artenay, près d’Orléans, où 4 propositions de reclassement devraient intervenir. Les effectifs n’ont cessé de croître, et la réponse apportée a été la surproduction. » En 2011, la maison publiait 230 titres par an. Une production démesurée dans un contexte de récession générale et de relatif effritement du lectorat dans le secteur religieux.

La réorganisation de l’entreprise prévoit le recentrage sur les métiers de l’édition (création, commercial, fabrication, communication). La comptabilité et l’informatique seront externalisées. La distribution reste confiée à la Sodis. La production éditoriale sera réduite à cent titres par an, d’ici à trois ans, plus travaillés et proposés à des prix compétitifs.

« Nous allons opérer un travail de renouveau éditorial, avec toujours l’érudition au centre, mais en augmentant la part de vulgarisation, précise Jean-François Colosimo. Nous proposerons ainsi des ouvrages plus grand public, car nous voulons renforcer notre diffusion dans les librairies générales. » Un vrai changement d’ère s’annonce : le Cerf lance en mars une collection de poche et un « mook ». Et la maison revient au Salon du livre de Paris, auquel elle n’avait pas participé depuis plus de dix ans.

Sandrine Martinez

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