Protection numérique

Le premier test grandeur nature de la solution de gestion de droits numériques (DRM) Readium LCP va démarrer cet automne dans le réseau des bibliothèques de la ville de Québec, annonce la plateforme De Marque. Il préfigure des déploiements qui vont suivre en France, d’ici à la fin de l’année. "Six sociétés développent des applications de lecture numérique, sur iOS ou Android, ou des serveurs de livres numériques [dont De Marque] adaptés à Readium LCP", indique Laurent Le Meur, directeur technique d’EDR Lab, la branche française et opérationnelle du consortium Readium, dont les adhérents soutiennent la mise en œuvre du format numérique ePub 3 et d’une DRM adaptée, baptisée LCP. EDR Lab est chargé de certifier l’interopérabilité des solutions proposées.

"L’usage devrait démarrer par le prêt numérique, avant de s’étendre à la commercialisation", estime Laurent Le Meur. Dilicom, opérateur du Prêt numérique en bibliothèque (PNB), prépare ainsi une adaptation de son serveur à Readium LCP. Eden, qui distribue 93 600 livres de 422 marques éditoriales françaises, dont Actes Sud, Flammarion, Gallimard, en sous-traitant ses opérations techniques à De Marque, sera en mesure de fournir des fichiers compatibles. Bookeen prépare aussi l’adaptation de ses liseuses et serveurs, de même que TEA, très actif sur ce programme.

L’objectif est de remplacer la solution d’Adobe, qui s’est installée en dépit des multiples critiques qu’elle suscite concernant son prix, son efficacité et sa difficulté d’usage pour une partie des lecteurs. Il faut que les applications de lecture et les plateformes de distribution gèrent les deux DRM à la fois, avec l’espoir pour les promoteurs de Readium LCP que leur solution s’impose progressivement. Elle n’est pour le moment connue que de 44 % des éditeurs, selon le dernier baromètre KPMG de l’offre numérique. "Nous lancerons une campagne de marketing dès que nous pourrons mentionner un nombre significatif de livres et d’applications supportant Readium LCP", prévoit Laurent Le Meur.

En attendant, EDR Lab prépare une nouvelle version du code ePub 3, pour remédier aux lourdeurs de l’actuelle, dont l’écriture avait reposé sur les bonnes volontés d’une équipe de bénévoles. Le Lab développe aussi des applications de lecture de l’ePub 3 pour ordinateurs (PC, Mac et Linux) afin d’universaliser son usage, à l’image du PDF et du reader d’Adobe. Hervé Hugueny

29.09 2017

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