Prison

Quel rôle peut jouer le livre dans le processus de réinsertion des détenus ? Le Centre national du livre (CNL) organisait jeudi 17 mars après-midi à Livre Paris une table ronde consacrée à cette question.

La rencontre, intitulée "Le livre en prison, levier de citoyenneté ?", a rassemblé plus de quarante personnes venues écouter le témoignage de Delphine Deneubourg, directrice pénitentiaire d'insertion et de probation à la Maison d'arrêt de Villepinte, en Seine-Saint-Denis. "Le livre n'est pas le vecteur le plus favorisé, contrairement au sport, par exemple, car il est perçu comme peu accessible, a souligné Delphine Deneubourg. Ce n'est pas évident de faire valoir l'intérêt d'une politique permettant aux détenus de maintenir un lien avec l'extérieur. C'est pourtant essentiel, non seulement pour le détenu mais également pour la société car c'est ce qui va faciliter la réinsertion".

Pour Elodie Royer, chargée de mission Culture, Justice en Languedoc-Roussillon, au CEMEA, association d'éducation populaire, il est essentiel de former tous les acteurs du monde carcéral - surveillants pénitentiaires, chefs d'établissement, conseillers pénitentiaires d'insertion et de probation : "Il faut créer un environnement favorable à l'accès au livre et à la lecture. On peut avoir la plus belle bibliothèque, la plus formidable animation, mais si les interlocuteurs ne sont pas convaincus que l'accès à la culture est un droit fondamental, ça ne marchera pas".

De la même manière, il est tout aussi nécessaire d'informer les intervenants, bibliothécaires ou artistes, à la réalité de l'univers carcéral. "En prison, le détenu doit quitter le pôle socio-culturel à 16h30 au plus tard, rappelle par exemple Delphine Deneubourg. Le temps qu'il peut passer à la bibliothèque est donc très limité".

Les contraintes n'empêchent pas de mener des initiatives remarquables, comme l'a illustré Patrick Raynal, professeur des écoles au centre pénitentiaire de Perpignan, où sont organisés des ateliers d'écriture et la production de livres réalisés par les détenus. "Les partenariats sont indispensables, on ne peut pas y arriver tous seuls", a conclu Patrick Raynal.

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