6 novembre > Premier Roman Etats-Unis

Au début, Sean, la trentaine raisonnablement paumée, s’est dit que l’on ne pouvait pas se tromper tout le temps ni échouer partout. Ce journaliste au magazine people Buzz a dû remiser ses ambitions d’artiste plasticien pour assurer l’ordinaire de son fils de 8 ans, Toby, et de sa femme, Ellie, qui vient de l’en remercier en le quittant après une longue dépression.

Aussi, lorsque ses beaux-parents ont proposé de prendre à leur charge les frais d’inscription et de scolarité de Toby à la prestigieuse Bradley School, Sean, quelles que soient ses préventions envers cette "fabrique de l’élite", n’a pu que s’y résoudre. Pourtant, très vite, les choses ne se passent pas comme elles devraient.

C’est d’abord Sean qui commet un "écart" à la soirée de bienvenue des parents en s’envoyant en l’air avec une mère d’élève ; c’est ensuite, et surtout, le drame de la mort de Calvin, le meilleur copain de Toby, victime d’une mystérieuse allergie ; c’est enfin la propension vertigineuse de l’école à médicaliser les enfants afin d’accroître leurs performances…

Indubitablement, pour son premier roman, la journaliste et scénariste Bronwen Hruska a un sujet : comment tout le système éducatif américain (et en particulier new-yorkais) est "gangrené" par une course à l’excellence qui ignore les rythmes propres de l’enfant, au mépris de sa santé comme des règles fondamentales de la pédagogie. Mais un sujet ne suffit pas et si Les meilleurs élèves est aussi convaincant, c’est que Hruska a également du style. Ses portraits de yuppies au bord de la crise de nerfs sont gorgés d’autant d’humour que d’humanité. Et le "motif caché dans le tapis" de son roman, c’est la solitude, celle de chacun, celle d’un homme, un père, qui fait ce qu’il peut pour le demeurer le plus honorablement possible. Olivier Mony

 

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