Université

Les blocages organisés depuis plusieurs semaines dans une dizaine d’universités par les étudiants protestant contre la loi "orientation et réussite des étudiants" ont des répercussions importantes sur le fonctionnement des bibliothèques universitaires. Les directeurs de ces établissements ont cependant, dans l’ensemble, le sentiment que les bibliothèques font partie des lieux "sanctuarisés".

"Traditionnellement, la bibliothèque centrale, située dans un bâtiment à 20 mètres de celui de la présidence de l’université, n’est jamais bloquée, souligne Ottilia Henriet, directrice du service commun de la documentation de l’université Rennes-2. Les étudiants, y compris ceux qui participent au blocage, viennent à notre cafétéria pour boire un café, manger. En revanche, on interdit la distribution de tracts et les réunions. La bibliothèque doit rester un lieu neutre."

La bibliothèque de l’université Paris-8 a, quant à elle, dû fermer pendant deux semaines dès le début du blocage des lieux en avril. Elle a rouvert lundi 16 avril, malgré le maintien d’un blocage partiel. "L’université a subi de sérieuses dégradations mais la bibliothèque a été plutôt préservée, observe Iegor Groudiev, directeur de la bibliothèque de l’université Paris-8. Les étudiants sont attachés à la qualité des espaces de travail qu’elle offre. Faire le maximum pour que la bibliothèque soit ouverte a fait l’objet d’un consensus de la part des équipes, des étudiants et de la présidence, même si les conditions n’ont pas toujours été réunies pour cela."

A Montpellier, la bibliothèque lettres et sciences humaines de l’université Paul-Valéry est restée ouverte malgré le blocage du campus. "C’est symbolique que la bibliothèque universitaire n’ait pas fermé pendant le blocage, explique Matthieu Desachy, directeur de la bibliothèque interuniversitaire de l’université de Montpellier. Cela montre qu’elle est perçue comme indispensable." L’établissement a cependant suspendu son activité le 12 avril, car des individus cagoulés se sont introduits dans la salle des serveurs pour couper les câbles informatiques. Un acte qui a eu de graves répercussions sur le fonctionnement de la bibliothèque, actuellement en cours de réinformatisation. Le personnel de la bibliothèque a rencontré les représentants du mouvement étudiant pour exprimer sa colère et son indignation face à cet acte de vandalisme.

Véronique Heurtematte

20.04 2018

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