FABRICATION

En raison de la faiblesse de la demande due à la baisse constante de consommation, le marché du papier à usage graphique reste favorable aux acheteurs, notamment aux éditeurs et imprimeurs spécialisés dans le livre. Des papeteries ont fermé pour réduire les surcapacités, ce qui a permis d’enrayer la chute des cours mais pas de les remonter, ou de façon marginale, selon le dernier bilan de la Copacel (Union française des industries des cartons, papiers et celluloses).

L’édition reste un micromarché de la consommation de papier, et peut connaître des niveaux de prix différents, mais la tendance reste identique. A environ 1 080 euros la tonne selon l’observatoire des prix de Pap’Argus, le papier bouffant, utilisé seulement dans le livre, coûte ainsi de 20 à 30 % plus cher dans sa meilleure qualité (sans bois) que le papier couché ou l’offset. Ces derniers exigent pourtant plus de préparation, mais sont utilisés dans d’autres secteurs (presse magazine, communication) qui permettent d’amortir la production sur de plus grands volumes. Si le bouffant sans bois est resté stable depuis six mois, le bouffant avec bois, utilisé notamment dans le poche, a connu une hausse de 5 % au cours du dernier semestre, à environ 800 euros, ce qui le remet juste au niveau des prix de 2005. En Allemagne, le groupe Arctic Paper a fermé sa papeterie de Mochenwangen spécialisée dans le bouffant, avec une capacité de production annuelle d’environ 95 000 tonnes, rappelle Patricia Fortin, de Pap’Argus.

La consommation annuelle de papier dans l’édition atteint environ 300 000 tonnes, selon la dernière estimation (2012) du Syndicat national de l’édition, qui sera actualisée à la fin de l’année. C’est environ 7 % de la consommation des papiers graphiques, et 3 % de la consommation totale de produits papetiers en France. La forte production de manuels scolaires pour le collège et le primaire devrait relever cette consommation dans les deux prochaines années.

Hervé Hugueny

06.05 2016

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