Marges

Inquiet des concentrations en cours dans les secteurs de la diffusion et de la distribution, le Syndicat de la librairie française (SLF) appelle les fournisseurs à poursuivre leurs efforts envers la librairie, notamment sur le plan des conditions commerciales. "Ces dernières années, des mesures favorables à la librairie ont été prises par certains de nos partenaires, observe Xavier Moni, vice-président du SLF, dont il préside la commission commerciale, et directeur de Comme un roman, à Paris. Il faut maintenant les généraliser. Nous demandons l’application de trois mesures clés : une remise minimale de 35 %, des crédits pour les retours ramenés à 30 jours et des remises additionnelles systématiques de 2 % pour le fonds."

Formalisées lors du conseil d’administration du SLF, fin septembre à Rouen, ces revendications ont vocation à aider la profession à reconquérir les 2 % de marge jugés nécessaires à son équilibre économique. Mais "pour y parvenir, les librairies doivent aussi améliorer certaines de leurs pratiques", admet Guillaume Husson, délégué général du SLF, qui réaffirme le rôle du syndicat dans la professionnalisation du secteur. A côté de l’Observatoire économique lancé en juin (1) et auquel participent à ce jour 154 libraires, le SLF annonce un renforcement de ses actions dans la formation. En contact direct avec le terrain, il entend se positionner comme un lieu de réflexion et de détection des besoins, et ainsi favoriser la mise en place de formations adaptées, soit en partenariat avec l’Institut national de formation de la librairie (INFL), soit en développant un dispositif basé sur l’échange de bonnes pratiques. "L’idée est d’identifier des libraires ayant des compétences particulières dans certains domaines et de les inviter, moyennant indemnisations, à les partager avec leurs confrères", explique Hélène Clemente, chargée de mission pour les questions commerciales au SLF.

En 2014-2015, des formations ponctuelles sur la maîtrise des flux ont ainsi été proposées à Paris et en province. Prolongeant cette thématique, la question des retours fera à l’avenir l’objet d’une attention particulière. "Bien supérieur à 20 %, le niveau moyen des retours est aujourd’hui beaucoup trop élevé, d’autant qu’il génère des coûts importants en termes de marge, de trésorerie et de temps de traitement, estime Xavier Moni. Il faut donc travailler à ramener ce taux entre 10 % et 15 % ". Clarisse Normand

(1) Voir LH 1048 du 26.6.2015, p. 26.

06.11 2015

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