Morbihan

Le 16 septembre dernier, Sainte-Anne-d’Auray, petite commune du Morbihan célèbre pour son pèlerinage catholique et sa basilique, a inauguré un équipement de lecture publique reposant sur un programme très singulier. Celui-ci regroupe les collections et services d’une bibliothèque municipale avec le fonds documentaire de l’Académie de musique et d’arts sacrés (Admas), installée dans la ville depuis 1999. Si la mutualisation des espaces entre des bibliothèques municipales et d’autres structures - centres sociaux, offices de tourisme, services postaux - est devenue fréquente ces dernières années, ce projet repose sur une formule inédite : la mission de lecture publique a été confiée à l’Académie, qui en assure entièrement la gestion, dans le cadre d’une convention tripartite entre l’Etat, l’Admas et la ville de Sainte-Anne-d’Auray. Cette solution est née il y a cinq ans quand l’Académie, institution associative gérant une école de musique, un musée et une programmation culturelle, lance un grand projet de rénovation de l’ancien couvent du XVIIe siècle qui l’abrite. Le programme prévoit notamment la création d’un centre de ressources autour de ses collections, spécialisées dans l’histoire de la Bretagne, la religion et la musique. Le conseiller Livre et lecture de la Drac (Direction régionale des affaires culturelles) Bretagne suggère alors à l’Admas d’établir un partenariat avec la ville, qui ne dispose que d’une petite bibliothèque de 30 m2.

Aujourd’hui, la médiathèque, dont le projet a été financé à 50 % par l’Admas et à 50 % par l’Etat et le département, occupe 400 m2 au premier étage du bâtiment. La ville a investi 100 000 euros pour le mobilier, les équipements informatiques et l’aménagement des espaces extérieurs. La bibliothèque est gérée par une bibliothécaire salariée de l’Admas, épaulée par une personne en service civique et une quinzaine de bénévoles. Son budget de fonctionnement se monte à 70 000 euros (salaire inclus), réparti entre 20 000 de la part de la ville et 50 000 de la part de l’Académie. "C’est une bibliothèque municipale classique mais avec une forte dominante musique et patrimoine car elle sert également de lieu de travail pour nos étudiants, nos professeurs et nos usagers, précise Bruno Belliot, directeur de l’Académie de Musique et d’Arts Sacrés. Dans une commune de 2 500 habitants, un centre culturel comme celui-ci est très important. Ce partenariat a permis à la ville de se doter d’une bibliothèque qu’elle n’avait pas les moyens de créer seule et a donné à l’Académie l’opportunité de s’ouvrir à tous les habitants."Véronique Heurtematte

10.11 2017

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